C’est un sujet incontournable pour tout porteur de projet qui se lance dans la création d’un jardin thérapeutique : comment le financer, l’améliorer ou le pérenniser ? L’association Jardins et santé attribue chaque année des bourses d’aide à la création de ces jardins dans des lieux de soin. Explications avec René-Jacques Quignard, délégué régional en Nouvelle-Aquitaine.
Depuis 2005, l’association Jardins et Santé soutient la création de jardins « dans les établissements hospitaliers et médicosociaux qui accueillent des personnes atteintes notamment de maladies cérébrales – autisme et trouble envahissant du développement (TED), maladie d’Alzheimer, épilepsies, dépression profonde, etc. mais aussi la recherche clinique. L’association tente d’humaniser l’environnement des patients, d’améliorer leur quotidien et de leur apporter un accompagnement et un soutien thérapeutique grâce à des jardins qu’elle finance en partie » explique René-Jacques Quignard, bénévole et représentant la région Nouvelle-Aquitaine.
Pour cela, Jardins et santé s’appuie sur des propriétaires privés qui acceptent d’ouvrir leur jardin pour collecter des fonds. « En Nouvelle-Aquitaine, nous avons décidé de compléter ces actions en proposant des expositions de peinture, comme par exemple Il pleut des cordes, au Jardin botanique de Bordeaux du 4 septembre au 2 décembre 2018. 30% de la vente des tableaux sera reversée à l’association pour alimenter le fonds national qui le redistribue ensuite soit aux lauréats de notre appel à projets de jardins thérapeutiques en milieu hospitalier et en maison de retraite, soit pour financer la recherche clinique autour des bienfaits du jardin. » Lors du premier appel en 2007, nous avons reçu 10 dossiers ; environ 150 sont proposés aujourd’hui. C’est la mesure du progrès accompli et de la prise en compte de l’importance du végétal et de ses effets positifs sur la santé, tant sur les patients que sur le personnel médical ou les familles.
Depuis 13 ans, 50 projets ont été soutenus par l’association. « Les professionnels de santé et de l’environnement travaillent désormais ensemble » souligne René-Jacques Quignard. Dans la région, 5 jardins thérapeutiques ont été aidés : 2 jardins avec l’association « Tout Cérébrolésé Assistance » (pour des personnes traumatisées crâniennes vivant en domicile partagé) à Bègles et Bordeaux, un jardin des sens, square et potager pour stimuler la mémoire cognitive à l’EHPAD de Saint Astier (24), un jardin, un patio et une terrasse par étage pour des patients atteints d’Alzheimer au Centre hospitalier de Brive (19), et une aide pour l’agrandissement et le développement des équipements du parc paysager de la Maison d’Accueil Spécialisée Le Barail de Mérignac (33).
Par ailleurs, l’association organise tous les deux ans un symposium international sur les bénéfices des jardins en termes de prévention, d’amélioration ou de maintien de la santé ou de certains de ses déterminants (bien-être, capacités physiques, sociales, psychiques, qualité de vie). Un livre, Jardins et Santé, sous la direction d’Anne Chahine, la présidente de l’association constitue un ouvrage de référence qui analyse 12 réalisations soutenues par l’association et l’immense potentiel dont ces lieux sont porteurs. Plus personne, monde médical compris, ne songe désormais à contester les effets du jardin. Il a sa place.
