Sur les plages, de Soulac à Anglet, vous avez peut-être aperçu cet été deux étudiants à pied ramassant les déchets plastiques dans un chariot éco-conçu. C’est le défi que se sont lancés Edgar Dusacre et Aurélien Strmsek à travers leur association 4P Shore & Seas, créée il y a 3 ans. Récolter des données scientifiques et les analyser tout en sensibilisant les citoyens est l’objectif du duo qui multiplie les projets. Portrait.
« Tous nos projets partent d’une conviction : il s’agit de participer à la conservation et à la dépollution des littoraux. Cesser d’être dans le déni environnemental en proposant du contenu. Que ce soit à travers la recherche scientifique, les sciences participatives, la médiation et la vulgarisation » annonce Edgar Dusacre, co-fondateur de l’association et doctorant en écotoxicologie. L’association développe deux volets complémentaires : une approche à travers les sciences fondamentales et une approche à travers la sensibilisation tout public.
L’opération « les routes du plastiques » incarne ce double objectif. « Lors de cette marche, nous en profitons pour sensibiliser les estivants en leur donnant les clés pour diminuer sa consommation de plastique. Pour le second objectif, nous avons élaboré des processus de collectes pour prélever des échantillons de microplastiques qui seront analysés par le laboratoire EPOC, avec qui nous collaborons, pour comprendre leur impact sur la biodiversité marine et leurs effets sur la chaine alimentaire. Notre objectif, c’est aussi d’exporter les routes du plastique sur d’autres littoraux, nous avons un projet en cours en Picardie et bientôt soit au Brésil soit au Sénégal », exprime fièrement le jeune doctorant.
La vulgarisation scientifique pour éveiller les consciences.
Mais l’association 4P Shore & Seas ne se résume pas uniquement à cette Route du plastique. Différentes actions sont déjà en place. Toujours en collaboration avec le laboratoire EPOC, les « cafés science » ont vu le jour en février 2020 avec pour la première plus de 80 participants. Le concept ? « Deux doctorants sont venus présenter leurs travaux de façon à les vulgariser auprès d’un public mixte, et débattre sur ces thématiques liées à la pollution plastique. Deux autres café-science ont pu être organisé malgré une période compliquée, et d’autres verrons le jour notamment avec Lacanau Océan, très intéressée pour sensibiliser leurs habitants et vacanciers. Ce projet devrait se développer », explique Edgar.
Face au confinement, l’association a également imaginé un nouveau format dans l’esprit de « ma thèse en 180 secondes » : les « sci-pitch ». Une personne va « pitcher » un article scientifique en trois ou quatre minutes et en faire ressortir le contenu essentiel. Quatre vidéos sont déjà en ligne, avec par exemple Aurel qui nous explique les conséquences de la décomposition du plastique dans les eaux résumant ainsi un article de Peng Liu sorti en 2019. 10 000 personnes ont visionné le contenu des quatre premiers Sci-pitch.
« D’autres projets sont en cours, une expo-photo, des panneaux de signalisation et sensibilisation sur les plages, des bornes de collectes, des ateliers de sensibilisation dans les écoles, de la formation… Toutes nos actions vont dans le même sens : il s’agit de transmettre des messages de prévention, d’alerter, d’éveiller les consciences sur notre capacité d’agir, et de proposer une autre manière de penser et des solutions… » confie Edgar.
