Mission Locale : un programme pour devenir acteur de son propre bien-être

L’atelier décryptage de produits interroge
Sensibiliser les jeunes aux problématiques de santé et d’alimentation, telle est l’action conjointe encadrée par la Mission Locale des 2 Rives et menée par le Pôle territorial Sud Gironde dans le cadre du Contrat Local de Santé (CLS 2024-2029). Les jeunes ont été conviés à une demi-journée animée par l’association L’Auringleta. Echanger, se questionner en petits groupes sur des problématiques de santé du quotidien : l’atelier a pour objectif de remobiliser en contrant les idées reçues.
Grâce au soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, à travers l’appel à manifestation d’intérêt « Tu bouges, t’es bien », le Pôle territorial Sud Gironde et sa Maison Sport Santé (MSS) ont conçu le programme « Six mois pour bouger » à destination des jeunes de 15 à 25 ans.
Léo Duluc, enseignant en activité physique adaptée, précise : « ce programme a démarré il y a 3 mois avec 12 jeunes munis d’une prescription médicale, engagés dans un Contrat Engagement Jeune avec la Mission Locale. Plus qu’un simple programme d’activité physique, il s’agit d’une véritable démarche de prévention santé qui aide les jeunes en insertion à adopter des habitudes de vie saines et actives. »
A mi-parcours, les jeunes ont été invités à une demi-journée avec Corentin Sauvaget, éducateur à l’environnement et à l’alimentation durable de l’association L’Auringleta, à l’ESPASS de Podensac, un tiers-lieu situé dans un EPHAD. D’emblée, l’ambiance est détendue, quelques résidents passeront, attirés par les conversations et participeront un temps avant de repartir.
Perturbateurs endocriniens, les ennemis sont dans la maison…
Les jeunes commencent par un jeu autour des perturbateurs endocriniens. Sur un panneau représentant les différentes pièces de la maison, des magnets rouges et bleus les attendent. Chaque pièce invite à découvrir la face cachée des produits et objets du quotidien et à s’interroger. Le groupe se connaît déjà, le climat est d’emblée positif et chacun explique son choix, apporte son regard.
Pour Corentin, « c’est vraiment quelque chose qui se passe dans l’échange, dans la convivialité. Ce n’est pas un cours magistral. Nous ne détenons pas, en tant qu’animateurs, une information qu’il faut faire passer aux participants. C’est le groupe qui va finalement faire son chemin au cours de l’atelier et avancer ensemble sur ces questions. » Et si les jeunes témoignent plutôt d’une bonne base de connaissances, l’idée est de déconstruire quelques idées reçues et d’avancer vers un changement de pratique.
Interrogé, l’un des jeunes fait la liste de tout ce qu’il a retenu : « Les ondes, les animaux domestiques traités, éviter le plastique et l’alu, prendre du verre à la place, ouvrir les fenêtres, pas de produits aérosols. L’endroit où l’on vit peut poser problème, c’est ce que j’ai découvert. » Et ce qu’il va changer en premier ? « Ouvrir les fenêtres 10 minutes pour aérer, c’est basique mais tellement facile ! ».
Un message essentiel : une pollution = une solution
D’autres ateliers suivent : des ateliers de décryptage d’étiquettes et de labels et d’autres ateliers plus manuels avec fabrication d’un déodorant, de bee wrap, réalisation d’un goûter fait maison. Les jeunes interpellent Corentin pour avoir des précisions. L’atelier décryptage de produits interroge : ingrédients douteux, parabens, sulfates ou encore la silicone dans les shampooings … comment faire ?
Pour Corentin, l’idée est d’aborder cette problématique santé-environnement sur un des créneaux les plus porteurs : les pratiques quotidiennes : « les jeunes sont réactifs, notre message, c’est une pollution = une solution. L’atelier permet d’adopter un comportement plus éclairé sur sa consommation alimentaire ou ses habitudes de vie. Il ne s’agit pas de faire un grand écart : une trop grande découverte peut être source d’inquiétudes. On avance pas à pas ».
Des ateliers conçus comme des outils de lien social.
L’atelier fabrication de cookies a du succès, l’occasion d’aborder la question du sucre, des additifs, des résidus de pesticides. « Ce cookie ne ressemble pas à un cookie Mac Do » s’étonne un participant. Corentin rebondit sur le fast-food qui n’est pas seulement un péché de jeunesse… pizzas, sodas, hamburgers et frites inondées de ketchup, comment s’arranger avec la question de la restauration rapide sans la stigmatiser en plaisir coupable…
Et puis l’on glisse sur la précarité alimentaire, laquelle opère une contrainte très forte sur les choix des mangeurs, sans cesse contraints d’arbitrer entre ce qu’ils souhaitent manger et ce qu’ils peuvent s’offrir.
A chaque fois, Corentin glisse une solution ou relance un échange entre participants, « cela va permettre de faire avancer le groupe avec la possibilité pour chacun de se rallier ou non à l’avis d’un autre participant. Tout cela dans un climat de sérénité et de respect des avis qui peuvent diverger. Ces ateliers fonctionnent comme des outils de lien social et de réappropriation de son environnement, de ses choix. On est acteur, on ne subit plus, et donc on progresse. » Pour Elodie Pollet, chargée de mission santé-Europe au Pôle Territorial Sud Gironde : « cette sensibilisation aura un écho au sein de leur famille ou lorsqu’ils seront en autonomie dans leur propre logement. »
Pour tout renseignement complémentaire, merci de contacter Elodie De la Grange, coordinatrice du Contrat local de santé au Pôle territorial Sud Gironde (elodie.delagrange@polesudgironde.fr ou 06 76 54 77 52).
Pour en savoir plus :
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