Pesticides

Périgueux : de nouvelles armes pour les jardiniers de la ville

Publié le 17 Juillet 2015
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Dans les 1000 m²de serres municipales, 100000 plantes sortent chaque année, sans avoir reçu aucun traitement chimique©Ville de Périgueux

Depuis plusieurs années, le service des Espaces verts de la ville de Périgueux limite l’usage des produits phytosanitaires. Proscrits dans les serres municipales, ces derniers sont utilisés a minima dans les parcs et jardins, remplacés par des techniques respectant l’environnement et la santé des jardiniers, s’inscrivant dans une démarche de protection biologique intégrée. Rencontre avec Nelly Perraud-Dausse, adjointe au maire chargée de la Ville durable et Laurent Briquet, chef de service des Espaces verts.

« Notre service des Espaces verts s’est engagé il y a plus de cinq ans déjà dans une démarche « zéro pesticide, zéro herbicide ». Nos agents sont revenus progressivement à des méthodes de travail classiques, plus longues, plus contraignantes parfois, mais cela nous permet de protéger la santé humaine, de préserver les nappes phréatiques et la biodiversité. C’est un vrai changement de mentalité aussi pour nos concitoyens : on ne doit plus considérer l’apparition de l’herbe comme un signe d’abandon ou de négligence mais comme un pas vers une réintroduction de la nature dans notre ville. Un espace propre n’est pas un espace sans herbes ! C’est un message qui mettra du temps à faire son chemin », explique Nelly Perraud-Dausse.

A Périgueux, tout a commencé dans les 1 000 m² de serres municipales où quelque 100 000 plantes sortent chaque année, sans avoir reçu aucun traitement chimique. « C’était un vrai pari. Au début, nous étions un peu anxieux mais volontaires et motivés. Le risque, en n’utilisant aucun produit chimique, était de perdre des séries entières de plants. Mais, finalement, on s’en sort bien. On utilise aujourd’hui la Protection Biologique Intégrée, en remplaçant les insecticides par des pièges, ou par des lâchers de coccinelles contre les pucerons, par exemple. Et puis on expérimente, on tâtonne pour trouver une solution biologique à chaque attaque de parasite ; la serre, c’est notre terrain d’exercice », souligne Laurent Briquet, chef de service des Espaces verts.

Les serres municipales ont donc modifié la façon de travailler et les 53 agents d’entretien des espaces verts ont continué à œuvrer sur l’espace public. Pour se protéger des insectes nuisibles qui attaquent les plantes, la Ville de Périgueux fait aujourd’hui appel à une armada de petites bêtes bien vivantes, de larves et bacilles de toutes sortes pour détruire les ravageurs, avec alternativement, l’usage d’huile de colza et une hormone de synthèse pour endiguer les dégâts de la pyrale du buis qui se répand tel un feu de brousse dans tout l’hexagone. « Nous plantons des végétaux couvre sol, là où cela est possible, pour limiter le désherbage ou le fauchage, les pieds de ruines et vestiges sont occupés avec des mélanges de prairie fleurie, nous avons recours aux paillages, de broyats de déchets verts, de bois raméal fragmenté.

Chaque année, on avance un peu plus. En 2015, nous allons enlever la résine au pied des arbres et nous faisons des tests avec des graminées, des plantes vivaces. L’usage des herbicides est désormais abandonné dans deux des quatre cimetières. Au pied des murs, dans les allées et entre les concessions, l’entretien sera effectué manuellement ». L’équipe s’attache également cette année à la rédaction d’un protocole, un guide pour formaliser le projet de gestion différenciée. Un autre projet, de communication cette fois-ci, est également en réflexion, visant le développement d’une signalétique pour expliquer aux usagers le sens de ces nouvelles pratiques d’entretien, mises en place dans un souci de santé publique et de protection de la biodiversité.

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