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Salutogénèse : une conférence pour comprendre

Publié le 18 Octobre 2019
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Selon ce concept la santé et la maladie ne sont pas opposées © Pixabay

Dans le cadre des Rencontres d’Hippocrate, une conférence « Salutogénèse et santé environnementale » ouverte au grand public a réuni 150 participants à la Faculté de Pharmacie de Poitiers (Vienne) le 3 juin 2019. La santé environnementale y a été présentée depuis ses fondements, avant une réflexion autour de la salutogénèse, notion qui repense l’homme sans rupture avec son environnement. Explication avec Virginie Migeot, médecin, professeur de santé publique à Poitiers.

Dans quel contexte cette conférence a-t-elle eu lieu ?
La salutogénèse est un thème d’actualité que le Comité consultatif national d’éthique a introduit pour la première fois dans les thématiques des États généraux de la bioéthique 2018. Trois régions, alors, avaient choisi de s’en emparer dont l’ex-Poitou-Charentes. Par ailleurs, dans le cadre de l’Espace de réflexion éthique Nouvelle-Aquitaine ou ERENA, un questionnaire avait été élaboré pour recueillir le point de vue citoyen sur les enjeux éthiques en environnement et santé (2358 réponses). La conférence se situe dans la continuité de ces réflexions. Ayant intégré le programme Les Rencontres d’Hippocrate créé en octobre 2010 par la faculté de médecine de l’université Paris Descartes, nous avons proposé cette conférence qui se produisait pour la première fois à Poitiers.

Quels en sont les contenus dans les grandes lignes ?
L’idée était de reprendre le champ santé-environnement dans son aspect historique, en évoquant les effets de l’environnement sur l’homme à travers des crises aiguës ou l’exemple des perturbateurs endocriniens. Puis nous avons abordé la notion de salutogenèse, plus spécifiquement ce qui crée la santé et ce qui peut améliorer la qualité de vie, par opposition au fait de s’intéresser uniquement aux limitations engendrées par la maladie ou ses causes. Selon ce concept, la santé et la maladie ne sont pas opposées et font partie d’un continuum. Notre modèle de santé est fondé sur une logique curative ; on peut inverser cette vision. Enfin, nous avons donné l’exemple de notre maison de la santé, créée autour des valeurs d’empowerment des usagers et d’approche positive et créatrice de santé, baptisée « La Vie la Santé ». Trois autres intervenants étaient présents : Sylvie Rabouan, pharmacienne, professeur et chercheur dans l’axe HEDEX à l’université de Poitiers, Roger Gil, Professeur émérite de neurologie à l’université de Poitiers, directeur de l’ERENA et un modérateur, Christian Hervé, Professeur émérite à l’université Paris-Descartes, président de la Société française et francophone d’éthique médicale et de l’Académie Éthique, médecine et politiques publiques.

Quelle a été la teneur des échanges ?
Il y avait des professionnels de santé, des élus, des étudiants, les débats ont été très riches. On voit bien l’intérêt à la fois des élus qui ont notamment démarré des Evaluations d’Impact sur la Santé et des professionnels de santé qui s’intéressent de plus en plus à ces démarches ciblées sur les « ressources ». Initialement, la bioéthique était tournée vers l’environnement, avec parfois en filigrane une réflexion tournée vers l’interdiction abrupte des produits jugés dangereux. Cette vision positive des interactions homme-environnement pourra sans doute faciliter un débat citoyen apaisé, notamment dans le monde agricole.

www.ccne-ethique.fr/fr/publications/
Société française et francophone d’éthique médicale

Le questionnaire de l’ERENA :
poitiers.espace-ethique-na.fr/

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