L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole ont présenté les premiers résultats et les premières recommandations de l’évaluation d’impact sur la santé (EIS) menée sur un projet d’urbanisme à Bruges, en Gironde. Ces éléments devraient permettre de proposer ou de réorienter certaines options d’aménagement urbain afin de maximiser les effets positifs du projet sur la santé, ou d’en minimiser ses effets négatifs.
« L’Evaluation d’Impact sur la Santé a commencé en janvier 2016. La Ville de Bruges, qui soutient le projet, a accepté d’intégrer la démarche d’EIS dans le projet de la zone d’aménagement concerté du Tasta et pense d’ailleurs intégrer certaines recommandations dans de futurs appels d’offre. Le projet prévoit 600 logements à construire d’ici 2018, en vue de l’arrivée d’une population familiale. C’est la troisième phase de l’aménagement global de cette zone. Les deux premières phases d’aménagement avaient donné lieu à un bilan de fonctionnement. En novembre 2016, nous avons présenté les recommandations sur les futurs immeubles d’habitation aux élus, techniciens de Bordeaux Métropole et de la ville de Bruges, bureaux d’étude des promoteurs immobiliers. Il s’agissait de leur faire comprendre la nécessité de prendre en compte la santé dans toutes les décisions publiques. Il était proposé d’intégrer les recommandations dès la conception des projets par les bureaux d’étude. C’était une belle opportunité, nous avons pu articuler l’EIS avec les modalités du projet d’urbanisme (calendrier décisionnel et opérationnel). Les décideurs ont pris connaissance de l’ensemble des impacts du projet sur la santé et la qualité de vie, » s’enthousiasme Isabelle Haumont, chef du service Santé – qualité de vie de Bordeaux Métropole.
Le logement, l’espace public et l’opération globale sont les 3 thèmes de recommandations identifiés (57 préconisations sur les logements et 63 sur les espaces publics). « Qualité de l’air intérieur, prise en compte du bruit, de la lumière ou encore pollution des sols, toitures végétalisées, eaux stagnantes, gestion des espaces verts… Ces recommandations opérationnelles peuvent concerner le choix des matériaux d’aménagement (sols, façades), d’essences végétales à faible pouvoir allergisant, la largeur d’une piste cyclable et doivent permettre de prioriser ces choix en fonction des impacts sur la santé, du coût et de la faisabilité.
L’EIS permet de faire avancer les élus et les promoteurs en même temps, en réinterrogeant le processus de fabrication urbaine et en replaçant l’humain au cœur des préoccupations. L’agence d’urbanisme de la Métropole, l’A’urba va assurer le suivi du projet. « Pour nous, cette première expérience a été très concluante. Au niveau régional, l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine souhaite valoriser cette expérience et les deux autres EIS engagées en Nouvelle-Aquitaine pour susciter de nouveaux projets. Parmi d’autres leviers ou actions, la démarche EIS trouve sa place dans la mise en œuvre du 3ème Plan national santé environnement (PNSE3) 2015-2019 (actions 97 et 98), et ce en tant qu’outil de mobilisation des collectivités territoriales. Dans le cadre des travaux d’élaboration du PRSE3, un groupe de travail réfléchit actuellement sur le thème « un cadre de vie favorable à la santé » souligne Isabelle Haumont.