La petite ville d’Oloron Sainte-Marie dans le Béarn (64) connaît les mêmes difficultés que de nombreuses communes rurales. Les pancartes « à vendre, à louer » se multiplient dans un centre-ville qui peine à attirer les commerces et habitants. Plusieurs axes sont exploités pour inverser le phénomène et revitaliser un centre bourg morcelé. Dans ce contexte de réhabilitation, une Evaluation d’Impact sur la Santé (EIS) est en cours, coordonnée par Elsa Bidault du cabinet Energies Demain.
Comment s’inscrit cette EIS dans le contexte de revitalisation du centre-ville ?
Oloron souffre d’un manque de cohérence urbaine avec plusieurs « centres », qui induisent des impacts sur l’attractivité, la cohésion sociale, l’espace public, la mobilité. Il s’agit d’imaginer un nouvel équilibre dans l’armature du territoire et de la ville elle-même, en jouant son rôle structurant. Cette EIS s’inscrit dans cet enjeu global de revitalisation et porte principalement sur 2 composantes : la requalification de la rue Louis Barthou, axe majeur et signature historique d’Oloron aujourd’hui traversée par un flux automobile très important, et de la rue Révol. Les « jonctions » entre ces espaces et voies clés du territoire constituent aussi des sujets pour l’EIS, qui s’appuiera aussi sur la dynamique actuelle autour de la requalification de la friche Remazeille, en plein cœur de ville, ancien garage puis magasin d’ameublement et inoccupée depuis une dizaine d’années.
Où en est la démarche ?
Cette EIS bénéficie du dispositif COMODEIS financé par l’ARS Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du PRSE NA. Deux journées de « formation-action » pour construire une culture commune avec les intervenants de l’IREPS ont rassemblé plus de vingt personnes issues des services de la Mairie d’Oloron et de la Communauté de Communes du Haut Béarn (CCHB) concernés par le projet de revitalisation : mobilité, transition énergétique, habitat, services sociaux, communication, DGS, et des représentants de citoyens. Cette formation a permis de cadrer le périmètre géographique de l’EIS et d’identifier les déterminants de santé à enjeux en lien avec la mobilité, l’accessibilité, l’attractivité, la qualité de l’espace public, et notamment pour favoriser la mixité intergénérationnelle. Cette première étape est très prometteuse au regard de l’investissement de l’ensemble des services. Il faut préciser que la commune a intégré le réseau « Petites villes de demain ». Ce programme soutient les villes de moins de 20 000 habitants en donnant aux élus locaux des moyens pour réaliser leurs projets de territoire, maintenir ou favoriser le dynamisme de leurs communes et encourager les initiatives pour l’environnement. Ce label permet à Oloron Sainte-Marie de recevoir des aides de la Banque des Territoires et de la région pour développer de nouveaux projets.
Quels sont objectifs ?
L’objectif est d’intégrer les enjeux de santé des populations au projet de revitalisation, pour bâtir un cadre de vie de qualité, et ce, avant la stabilisation finale de ses axes de développement. Un premier atelier « inégalités sociales et territoriales » rassemblant des acteurs du social et du médico-social a déjà eu lieu pour identifier les populations particulièrement vulnérables sur le territoire et trouver un consensus sur les priorités d’action dans le cadre du projet. Nous allons également organiser un diagnostic cyclabilité participatif, un atelier pendant la phase d’analyse qui visera à hiérarchiser les impacts du projet identifiés, et un atelier de co-construction des recommandations avec les habitants qui sera complété par un atelier de co-construction de leurs modalités de mise en œuvre avec les acteurs techniques pour renforcer leur dimension très opérationnelle ( avec qui, quels moyens…), avec à la clé des fiches recommandation qui pourront être suivies lorsque notre mission prendra fin.
