En Nouvelle-Aquitaine, une politique publique structurée de développement des Evaluations d’Impact sur la Santé (EIS) est soutenue par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine (ARS) depuis 5 ans dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement (PRSE), en s’appuyant sur un dispositif de coordination : COMODEIS. Celui-ci est porté et animé par l’IREPS Nouvelle-Aquitaine. Une première journée régionale en présentiel a eu lieu le 10 décembre à Bordeaux, rassemblant 42 personnes autour de tables rondes et de retours d’expériences. Bilan de cette journée très positive avec Sébastien Lodeiro, coordinateur régional de COMODEIS.
Quel était l’objectif de cette journée ?
En amont, nous avions élaboré une enquête auprès des collectivités pour les interroger sur les enseignements d’une EIS. Il s’agit désormais de communiquer sur cet outil et de réfléchir aux enjeux de qualité, aux points forts, pour accroitre la visibilité de cette démarche. Parmi les participants, il y avait l’ORSE, des cabinets privés, des collectivités, des urbanistes, des coordinateurs de CLS, des élus.
Comme nous étions en petit comité, nous avons pu faire résonner l’ensemble, croiser les regards avec l’ARS. C’était très intéressant et transparent en terme d’échange. C’est une journée positive, enthousiasmante. Nous avons pu faire avancer la réflexion sur des sujets précis, définir des leviers d’amélioration par rapport aux retours de l’ensemble des acteurs qui développent les EIS avec COMODEIS.
Quels sont justement ces retours ?
En termes de bénéfices perçus, deux éléments en particulier ont été mis en évidence. D’une part, on s’est rendu compte que l’EIS devenait une référence comme expérience de regard croisé sur les enjeux de santé, qu’il y avait un intérêt fort pour la transversalité dans les collectivités. L’EIS peut constituer une expérience concrète de management transversal… Les coordinateurs de CLS par exemple ont pu renforcer leur visibilité et leur légitimité auprès des services de la collectivité peu en lien avec la santé (urbanisme, transport, déchet…). Par ailleurs, on a vu qu’une des forces de l’outil EIS, c’est de savoir s’intégrer, de se fondre dans les instances de projet.
Quel bilan avez-vous présenté sur cette journée ?
COMODEIS a permis de sensibiliser et former à l’EIS plus de 900 personnes en Nouvelle-Aquitaine, 22 collectivités ont été accompagnées par COMODEIS pour identifier les impacts que leur projet d’urbanisme et d’aménagement du territoire pouvait avoir sur la santé des populations. 14 EIS (256 personnes formées) ont été réalisées entre 2017 et 2020 auprès de petites et grandes collectivités rurales ou urbaines et 8 sont en cours.
Au delà de ces chiffres, ce que nous voulions souligner, à travers les témoignages et les deux tables rondes, ce sont les fenêtres d’opportunité qu’ouvrent la mise en place d’une EIS au sein d’une collectivité. A Poitiers ou encore à Niort, l’EIS est acté comme le point de référence du début d’une dynamique autour des enjeux de santé-environnement. Au regard de cette journée et des retours que nous avons eu, il y un potentiel pour faire réseau, une dynamique porteuse qu’il faut peut-être étendre en sortant des enjeux d’urbanisme. Pourquoi ne pas proposer dans le futur des EIS sur des PAT, ou encore dans le champ de l’éducation…
