Grâce à ses plateformes de mobilité durable, Wimoov aide les publics les plus fragiles à trouver des solutions de transport adaptées afin que la mobilité ne soit plus un frein à l’insertion professionnelle et sociale. Un bilan avec une conseillère qui guide ces publics vers une mobilité durable, plus douce pour le climat, plus conviviale et adaptée à leurs besoins et à leurs moyens. En filigrane, Elodie Duboy, conseillère en mobilité les sensibilise à la santé environnementale.
Quelles sont les missions de Wimoov?
Wimoov est une association nationale qui a déjà plus de 15 ans. A bordeaux, elle est installée depuis 2012 via sa plateforme. Sa mission est de permettre à tous de se déplacer mieux en polluant moins. Une plateforme de mobilité durable est un lieu physique où sont reçues les personnes qui rencontrent un problème de mobilité, qu’il soit d’ordre financier, matériel ou cognitif (difficultés à lire une carte, à lire les panneaux, à se déplacer hors de son quartier, etc). Cet accueil se fait sur prescription de nos partenaires : Pôle Emploi, missions locales, associations d’insertions, Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi, etc. Nous agissons auprès des publics les plus fragiles (personnes en insertion, bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active, jeunes des quartiers prioritaires, seniors, personnes handicapées, etc.), afin que la mobilité active et durable soit accessible à tous. En 2014, nous avons établi 619 bilans.
Quels arguments mettez-vous en avant pour favoriser ces mobilités actives?
Il faut en premier lieu travailler sur les représentations des différents modes de transport. Par exemple, le vélo renvoie au monde de l’enfance, du loisir, mais aussi d’une catégorie sociale défavorisée. La voiture est perçue comme un aboutissement, parfois un objet incontournable. 80 % de mon travail consiste à faire tomber ces représentations. C’est ensuite le prisme des avantages économiques qui permet de toucher plus facilement les personnes et les sensibiliser dans un deuxième temps aux aspects relatifs à l’environnement et à la santé. Au départ, le discours sur la santé et l’environnement était d’emblée perçu comme trop militant, au risque d’obtenir l’effet inverse à celui recherché. Aujourd’hui, je ne brusque pas, c’est un changement de représentation, de comportement, et c’est un travail de longue haleine. Les femmes semblent plus réceptives aux arguments de santé-environnement. Elles perçoivent rapidement les bénéfices en terme de santé, marcher 30 minutes par jour, faire de l’exercice, agir sur la pollution… Il s’agit d’un travail passionnant avec à la clé, pour la plupart, l’adoption de nouveaux comportements en mobilité !