Une séance plénière de l’Observatoire Régional Santé-Environnement Nouvelle-Aquitaine s’est tenue le 11 juillet 2019 à Angoulême. Proposée à la suite de la matinée de bilan à mi-parcours du Plan Régional Santé Environnement, elle a réuni une quarantaine d’acteurs régionaux de la santé environnementale autour des effets de l’air extérieur et sur la santé. A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, 3 500 décès estimés et 7 mois d’espérance de vie perdue en moyenne, en lien avec la qualité de l’air extérieur.
Cette séance s’est déroulée en 2 temps d’échanges avec d’une part des interventions sur la surveillance environnementale et sanitaire et d’autre part des présentations d’exemples d’actions en région Nouvelle-Aquitaine.
Cindy Vida de l’association Atmo Nouvelle-Aquitaine a présenté une « carte stratégique air », outil de modélisation qui peut servir à orienter des actions locales comme cela a été le cas pour la réservation du Pont de pierre à Bordeaux. Gaëlle Gault, de la Cellule d’intervention en région-CIRE, a ensuite présenté les différents types d’études pouvant être mises en place pour caractériser les effets à court (série temporelle) et long terme (cohorte) et les scénarios d’évolution si les concentrations diminuaient. Il a été démontré qu’habiter à proximité d’un axe routier augmentait de 15 à 30 % le risque d’asthme pour les enfants. Parmi les différents risques sanitaires existant en France, la pollution atmosphérique tue autant que l’alcool (48.000 décès par an).
En matière d’actions relatives aux baisses des émissions dans l’air, Jérémy Corsan de la DREAL Nouvelle-Aquitaine a évoqué l’action auprès des industriels des installations classées protection de l’environnement (ICPE) : une baisse de 20% des émissions de particules et de 13% des oxydes de soufre a été notée. La campagne de mesure exploratoire des produits phytosanitaires dans l’air ambiant ainsi que le projet « Améliorer la qualité de l’air via une meilleure connaissance et utilisation du chauffage au bois » ont été présentés. Pour finir, les dispositifs d’accompagnement des collectivités ont été détaillés, comme la mise en place de zones à faible émission ou de mise en place de circulations différenciées (dispositif Crit’air envisagé sur Bordeaux et La Rochelle).
Julie Roussarie, de Bordeaux Métropole, a exposé les diverses actions de la collectivité sur la mobilité et les transports avec : la préfiguration d’une zone à faible émission, des zones à contrôle d’accès dans l’hypercentre, l’accès du Pont de pierre réservé aux modes de déplacement doux, la modernisation du réseau de transport en commun (hybride, électrique, 70% des bus fonctionnent au gaz naturel), la création d’aires de covoiturage, le plan vélo et la mise en place de plans de déplacement des entreprises. Bordeaux Métropole contribue à l’amélioration des connaissances via plusieurs études dont la campagne de mesure sur la chaufferie bois de Lormont, la surveillance des pesticides au jardin botanique depuis 2017, l’expérimentation du logiciel AIR Q+ de l’OMS sur l’évaluation des impacts sanitaires à l’échelle locale.
Le compte rendu de cette séance est disponible ici :
www.observatoiresanteenvironnement-na.fr/seance-pleniere-de-lorse-na-11-juillet-2019/