Air extérieur

Incendies en Gironde : les fumées sont-elles dangereuses pour la santé ?

Publié le 21 Octobre 2022
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En Juillet, les mesures « ont révélé un dépassement du seuil d’alerte des particules en suspension en plusieurs points de la région » @ Pixabay

Les chiffres donnent le vertige : plus de 20 000 hectares de forêt ont été dévorés par le feu en Gironde cet été et plus de 3000 en septembre. Au delà de la catastrophe écologique, qu’en est-il des fumées dégagées de la combustion de bois qui s’étendent jusque dans les départements limitrophes, voir hors région. Comment sont mesurés ces impacts ? Ces fumées d’incendies sont-elles nocives pour la santé ? Quelles sont les recommandations…

Le premier danger d’un feu, c’est la proximité. Inhaler du monoxyde de carbone peut entrainer une asphyxie. Quant aux particules fines en suspension (PM10 et 2,5), contenues dans ces nuages qui se déplacent au grès du vent, elles sont connues pour affecter la santé respiratoire, augmenter le risque d’asthmes sévères, le risque cardiovasculaire et le risque de développer un cancer du poumon.

Ce sont elles notamment qui font l’objet d’une surveillance réglementaire et régulière par Atmo Nouvelle-Aquitaine, l’Association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) de notre région. L’observatoire participe aux différentes réunions de crise organisées avec le COZ (Centre Opérationnel de Zone), la DREAL, la préfecture, l’ARS et Météo France, afin de se coordonner collectivement et faire face aux événements. Atmo Nouvelle-Aquitaine s’appuie sur son réseau de surveillance composé d’une quarantaine de stations de mesures fixes et mobiles reparties sur l’ensemble de la région.

Ces mesures associées à des outils de simulation, et de modélisation permettent de prévoir la qualité de l’air. Cependant, il est « difficile d’anticiper avec précision son impact sur la qualité de l’air de la région, la météorologie (régimes de vent, inversion de température) sont des facteurs très influents sur le comportement de ces incendies et des fumées, » précise Julie Gault, chargée de communication au sein d’Atmo Nouvelle-Aquitaine. Lorsque les niveaux de concentration de polluants dépassent les seuils prédéfinis, l’observatoire a pour mission d’en informer la préfecture départementale qui décide du déclenchement d’un épisode de pollution. À noter également que les odeurs ressenties de bois brulé ne sont pas systématiquement associées à un risque sanitaire.

En Juillet, les mesures « ont révélé un dépassement du seuil d’alerte des particules en suspension en plusieurs points de la région, équivalents à des pics de pollution intenses ». Les préfectures des Landes et de la Gironde ont déclenché des procédures d’alerte, entrainant des recommandations sanitaires, notamment en direction des personnes à risque (ex : problèmes cardio-respiratoires, asthme, maladies pulmonaires, femmes enceintes, jeunes enfants…)

Quelles recommandations ?

L’ARS NA a détaillé dans un communiqué toutes ses recommandations. On peut au final se protéger avec des moyens simples, en limitant le temps passé à l’extérieur, en fermant les fenêtres et les portes, mais aussi en portant un masque FFP2 ou chirurgical, qui filtre un certain nombre de particules et de microparticules.

En Gironde, l’ARS a préconisé aux habitants de retour à leur domicile de « laver à l’eau les légumes et fruits du jardin avant consommation », d’éplucher les légumes racine et tubercules et de « consommer uniquement des œufs vendus en magasins ». Par principe de précaution, il était déconseillé de consommer les œufs issus des poulaillers de particuliers.

Pour plus d’information concernant les impacts des incendies sur la qualité de l’air :
www.atmo-nouvelleaquitaine/communique-de-presse
www.atmo-nouvelleaquitaine.org/saumos

Pour plus d’information concernant les recommandations :
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr

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