Pour faire suite à une demande de l’Association des Riverains des Sites Industriels du Bassin de Lacq, la délégation départementale des Pyrénées-Atlantiques de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a proposé une rencontre avec des experts médicaux spécialisés dans la santé professionnelle et environnementale. Ce rendez-vous local était organisé pour répondre aux interrogations des riverains sur leur environnement et les nuisances ressenties et pour présenter le circuit de prise en charge médicale.
Le bassin industriel de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), qui constitue le deuxième pôle chimique français, regroupe aujourd’hui une vingtaine d’usines classées SEVESO, c’est-à-dire présentant un risque industriel nécessitant des mesures de prévention. A des degrés divers, les riverains se plaignent de nuisances olfactives et s’inquiètent des effets depuis de nombreuses années. « Cette réunion est une réponse à la demande de l’Association des Riverains des Sites Industriels du Bassin de Lacq. Elle fait suite au rapport de la première étude portant sur l’analyse du contexte local (1er volet publié en mai 2019 par Santé Publique France, en réponse à une saisine de la Direction générale de la santé concernant l’opportunité d’une surveillance épidémiologique autour du bassin industriel de Lacq). L’étude visait à identifier les perceptions, les interrogations et attentes de différents acteurs locaux à l’égard des liens entre santé et environnement autour du site industriel » explique Thomas Margueron, de la délégation départementale des Pyrénées-Atlantiques de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine.
Car pour l’instant, si les riverains se tournent avec suspicion vers les fumées du complexe de Lacq, personne ne semble en mesure de conclure fermement sur la dangerosité ou non de leurs émanations. Invitées le 26 novembre 2019 dans une salle communale de Lacq, trois expertes du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, (Magali Labadie, médecin toxicologue du Centre anti-poison, Catherine Verdun-Esquer, médecin du travail et pathologie professionnelle et Fleur Delva du Centre ARTEMIS), sont revenues sur les notions d’expositions, de signes pathologiques, de risques, de veille sanitaire et de prise en charge médicale. Ont suivi des questions et échanges avec le public.
« Beaucoup ont abordé la persistance des odeurs ou de symptômes en lien avec des troubles ORL, nous avons répondu à des questions précises de prévention, et de risques encourus dans l’état des connaissances actuelles », précise Magali Labadie, du centre anti-poison. Si cet espace de dialogue entre la soixantaine de riverains et des médecins spécialistes du CHU a permis de redonner à la consultation médicale la place qu’elle doit prendre, les riverains ont souligné – et comme l’avaient aussi exprimé les médecins généralistes lors de la première étude épidémiologique dite de contexte – qu’il s’agit également de renforcer les compétences et connaissances des médecins locaux dans la prise en charge de patients qui consultent pour des symptômes en lien avec l’exposition industrielle. Une formation sera proposée aux médecins au deuxième trimestre 2020.