Feuilles mortes, tonte de gazon, taille de haies… le brûlage reste courant. Et pourtant, il est parfaitement interdit et relève d’une infraction pénale. Pour cause, cette pratique génère des risques sanitaires : impacts néfastes sur la qualité de l’air et propagation d’incendie. A l’initiative de la Délégation départementale du Lot-et-Garonne, l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine vient de publier un guide qui propose les différentes options pour éliminer ses déchets autrement, accompagné d’actions pour sensibiliser les citoyens. Rencontre avec Carine Marchand, technicien sanitaire et de sécurité sanitaire à l’ARS DD47.
Comment a été élaboré ce dépliant ?
Nous sommes en zone rurale et finalement, sur notre territoire, le brûlage et le chauffage au bois représentent une source importante de particules fines dans l’air. Cette pollution a un impact non négligeable la qualité de l’air et sur la santé humaine ; nous l’avons identifiée comme un des points qui a la plus grande marge de progression en organisant une communication efficace et plurielle.
Quels sont les messages que vous avez choisis ?
Pour rendre audible le message, nous avons choisi d’évoquer l’impact sanitaire de manière concrète, en soulignant des équivalences : brûler 50 kg de végétaux émet autant de particules que 6 mois de chauffages avec une chaudière au fioul ou encore 37 800 km parcourus avec une voiture essence. Ces messages, couplés aux impacts sanitaires, sont parlants. L’idée est d’induire que l’abandon de ces pratiques revient à améliorer la qualité de vie. Ensuite, le dépliant propose des alternatives. Nous avons mis en avant toutes les solutions, en expliquant à chaque fois leur intérêt sanitaire. On parle des déchèteries bien sûr mais également de broyage, compostage, paillage et des avantages de ces solutions qui permettent de ne pas utiliser de produits chimiques et de faire des économies ! Un autre levier d’action pour limiter la production de déchets végétaux, c’est évidemment d’en limiter la production chez soi. La limitation de l’arrosage, de la fertilisation, l’utilisation de végétaux à pousse lente, sont autant de moyens de réduire les quantités de déchets organiques produits au jardin. On parle aussi du choix des haies, peu allergènes et peu productrices de déchets. Cela permet de rappeler la notion de pollens et d’allergies. On relie l’intérêt environnemental et l’intérêt sanitaire.
Comment allez-vous diffuser cette information ?
Ce dépliant est destiné aux habitants, collectivités, EPCI, entreprises. Mais l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine a choisi de travailler en réseau avec deux opérateurs, Valorizon, syndicat de valorisation et de traitement des déchets du Lot-et-Garonne et Horizon Vert, une association villeneuvoise de promotion de l’écologie. Ils ont en charge la coordination et le suivi de toutes les actions de terrain. La distribution de ces informations va en effet s’accompagner d’une démarche de proximité avec les référents prévention environnement qui distribuent notamment les composteurs, par des réunions avec les élus, le réseau, des ateliers de démonstration dans des jardins partagés. Cette information sera également présente à travers des articles dans la presse. C’est une dynamique locale avec une concertation partagée.
www.valorizon.com
www.horizonvert.org
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/system/
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/brulage-dechets-verts