Depuis 2017, le programme de recherche participative CiTIQUE est coordonné par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Il implique les citoyens pour une meilleure connaissance de l’écologie des tiques et des maladies associées, dont la maladie de Lyme et pour améliorer la prévention des risques liés aux piqûre. Sur « Signalement Tique », tout citoyen peut signaler des piqûres de tiques sur soi ou sur un animal et expédier l’acarien dans une tiquothèque. Le 18 mai 2020, l’application a fait peau neuve, plus ergonomique et plus précise, pour cartographier le risque de piqûre de tiques en France.
La première version du programme CiTIQUE a été développée en 2017 en partenariat avec le Ministère des Solidarités et de la Santé. Elle a déjà permis le recensement de plus de 23 500 piqûres sur toute la France et l’envoi de plus de 20 000 tiques au laboratoire Tous Chercheurs du Centre Grand Est-Nancy de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, l’INRAE. Là-bas, elles sont archivées dans la première et unique tiquothèque participative française. Dans la nouvelle version, les utilisateurs peuvent créer plusieurs profils au sein d’un même compte, pour les signalements de piqûre à venir. Ainsi, une famille peut par exemple enregistrer en un seul compte les profils des parents, des enfants et des animaux domestiques. Le journal des piqûres permet de suivre l’historique de ces signalements. De plus, grâce à l’application, les utilisateurs bénéficient d’informations sur la prévention et le suivi post-piqûre. Il est également possible de signaler une piqûre « hors ligne » car l’application télétransmet le signalement une fois la connexion internet récupérée.
Qui pique qui et où ? Premiers résultats
Ce support d’analyse est précieux pour les chercheurs. Il s’agit de savoir quelles tiques piquent le plus, qui elles piquent, en particulier chez l’Homme ou l’animal, mais aussi d’analyser leur contenu en agents infectieux. En 3 ans, l’application a déjà permis de dresser une première cartographie nationale des signalements de piqûres de tiques, qui a vocation à s’enrichir. Les données déjà collectées ont permis de confirmer les périodes les plus à risque : le printemps et l’automne. L’analyse du contenu infectieux a montré une large distribution géographique de la bactérie Borrelia burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme en France métropolitaine : environ 15% des tiques analysées sur tout le territoire sont porteuses. Autre résultat important, un tiers des piqûres a lieu dans des jardins privés ou des parcs publics, ce qui nécessite de repenser la prévention dans ces espaces familiers où les gens sont peu enclins à suivre strictement les mesures de prévention individuelle préconisées pour les sorties en forêt.
Attention donc, avec la réouverture des parcs et jardins à ces petits vampires qui ont eu tout le loisir de se multiplier à la faveur du confinement ! Enfin, les chercheurs ont remarqué que l’augmentation des signalements de piqûres chez les chiens et les chats commence 3 à 4 semaines avant l’augmentation des signalements chez les humains. Ces animaux pourraient donc constituer de bonnes sentinelles pour évaluer le risque de piqûre de tique chez l’Homme.
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