Du printemps à l’automne, c’est la saison des balades en forêt, des amateurs de cèpes, cueilleurs de châtaignes,… L’air est frais, la forêt plus belle que jamais. Sauf qu’une minuscule et redoutable bête vous guette : la tique, responsable d’une pathologie qui répond au doux nom de maladie de Lyme. Point sur l’état des connaissances et des mesures préventives avec Matthieu Méchain, médecin au sein du service de Médecine Tropicale et du Voyageur du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux.
Qu’est-ce que la maladie de Lyme et comment se transmet-elle ?
La maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une maladie infectieuse, non contagieuse, due à une bactérie du genre Borrelia. Il s’agit d’une anthropozoonose qui est transmise à l’homme par des tiques dures (du genre Ixodes). Les pics d’activité ont lieu au printemps et au début de l’automne.
Quels sont les symptômes et comment s’établit le diagnostic ?
Suite à une piqûre, une tique infectée peut transmettre la bactérie. A l’endroit de la piqûre apparaît une rougeur. Si elle se développe de manière circulaire et centrifuge, il s’agit d’un « érythème migrant » ou « érythème chronique migrant ». C’est le signe d’une borréliose de Lyme précoce. Cette manifestation cutanée suffit au diagnostic. Un traitement antibiotique doit alors être prescrit. Sans traitement, l’infection peut se propager et la maladie peut évoluer avec l’apparition de symptômes plus ou moins sévères au niveau de la peau, et d’autres organes.
Quelles sont les mesures de prévention ?
Il n’existe pas de vaccin contre la borréliose. Afin de se protéger contre les piqûres de tiques, il faut porter des vêtements couvrants, fermés et éventuellement imprégnés d’insecticides, appliquer des produits répulsifs sur la peau et de manière générale, éviter les endroits à risque où elles vivent, c’est à dire les zones boisées humides, forêts, sous-bois, buissons, lisière, et les herbes hautes. Les piqûres de tiques passant souvent inaperçues, il est nécessaire, pour les détecter, d’examiner son corps, notamment le cuir chevelu, les aisselles, les plis, par exemple après une marche dans les sous-bois. Les tiques trouvées doivent être enlevées le plus rapidement possible mais avec précaution : le mieux est de les saisir délicatement avec une pincette à épiler ou un tire-tique que l’on peut trouver en pharmacie.
Une proposition de loi est-elle en cours sur la maladie de Lyme ?
Des débats existent, notamment sur les manifestations tardives de la maladie, tant sur les aspects diagnostiques que sur la prise en charge. Après le rapport parlementaire qui a fait l’objet de discussions à l’assemblée nationale, le projet de loi de modernisation de notre système de santé retient « un volet consacré à la mise en œuvre d’actions de sensibilisation de la population et de formation des professionnels de santé visant à limiter d’éventuelles contaminations à des maladies vectorielles ».
Une dynamique de recherche existe en Aquitaine dans l’objectif d’identifier les facteurs de risques épidémiologiques et anthropologiques, d’estimer la prévalence de borréliose en Aquitaine et de modéliser des données collectées avec la cartographie de risques d’exposition et de vulnérabilité de population. Cette étude exploratoire, financée par le Conseil Régional d’Aquitaine (voir Région Nouvelle-Aquitaine), sera menée par l’équipe pluridisciplinaire de l’unité Santé-Voyage et Médecine Tropicale de CHU de Bordeaux, en lien avec le département d’anthropologie sociale et ethnologie de l’Université de Bordeaux. Un rapprochement avec le Centre national de référence des Borrelia de Strasbourg est envisagé également.
Dépliant : Maladie de Lyme, comment se protéger ? www.sante.gouv.fr
Rapport : www.assemblee-nationale.fr