Dans le cadre des Soirées Santé organisées par le CHU de Bordeaux et la Librairie Mollat, une rencontre avec le Pr Didier Neau, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Bordeaux ayant pour thème la Maladie de Lyme est disponible en replay. La mise en œuvre d’un Plan Lyme en 2016 et de centres de référence, n’est pas parvenue à dépassionner le débat dans la sphère médico-sociale. Entre certitudes et controverses, Le Pr Neau fait le point pendant une heure.
Dans le cadre des Soirées Santé organisées par le CHU de Bordeaux et la Librairie Mollat, une rencontre avec le Pr Didier Neau, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Bordeaux ayant pour thème la Maladie de Lyme est disponible en replay. La mise en œuvre d’un Plan Lyme en 2016 et de centres de référence, n’est pas parvenue à dépassionner le débat dans la sphère médico-sociale. Entre certitudes et controverses, Le Pr Neau fait le point pendant une heure.
Une médiatisation importante entoure la maladie de Lyme, une infection due à une bactérie appartenant au genre Borrelia, transmise par une tique (Ixodes ricinus), largement présente en France avec une prédominance dans l’Est (Alsace, Franche-Comté) et le centre (Limousin). N’étant pas une maladie à déclaration obligatoire, les données épidémiologiques reposent sur un réseau sentinelle. « Si la pathologie n’est pas prise à la légère, une zone de flou existe sur la chronicité de la maladie » annonce le professeur Didier Neau, infectiologue, au CHU de Bordeaux où une consultation maladie de Lyme a été ouverte il y a 7 ans. Le médecin a animé une conférence très accessible en complétant son propos par un diaporama, en prenant soin d’apporter des éléments de connaissance sur le trio complexe : tique (le pathogène complice), Borrélia (la bactérie coupable, découverte en 1982) et la maladie de Lyme (nommée ainsi car elle a été signalée, pour la première fois, dans la petite ville de Lyme, bourgade située aux États-Unis, dans l’État du Connecticut).
Si la tique prend son repas sur des hôtes très variés (plus de 300 espèces possibles recensées), l’homme reste finalement un hôte accidentel : la tique s’accroche à lui quand il passe à proximité de feuillages (forêt, parcs, jardins). Quant à la victime, le médecin a rappelé que « la probabilité de transmission de borréliose de Lyme est d’environ 6 à 10 % après avoir été piqué par une tique et qu’une une morsure s’associe finalement rarement à la transmission d’un agent infectieux ». Le diagnostic de cette infection peut s’avérer difficile car les outils disponibles à ce jour (la sérologie principalement) sont peu performants.
« Les manifestations en lien avec cette infection sont globalement bien connues, sous la forme principalement d’un érythème migrant, seul signe spécifique de la maladie, des atteintes des articulations et du système nerveux. Des patients qui ont été piqués, avec une antibiothérapie adaptée, développent ensuite des « patraqueries » : fatigue, douleurs musculaire, dépression, troubles de la concentration, trouble de sommeil… différentes manifestations dont il n’est pas facile de faire le bilan. Ce sont celles-ci qui donnent lieu à des interprétations controversées. Certains médecins pensent qu’il y a une maladie chronique, moi je préfère parler de « post-lyme » précisera le Pr Didier Neau avant d’insister sur la prévention. Une conférence très éclairante sur un sujet qui suscite des inquiétudes croissantes.