C’est le nouvel outil phare de la loi d’avenir agricole et forestière du Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll : le GIEE, Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental. L’objectif est d’inciter les agriculteurs à se regrouper en collectif, afin de porter un projet de modification ou de consolidation de leurs pratiques agro-écologiques. L’Aquitaine est la première région en nombre de groupements, à ce jour. Explications avec Philippe Reulet, en charge du projet à la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt.
En quoi consiste un Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental ?
Les GIEE sont des collectifs d’agriculteurs reconnus par l’Etat qui s’engagent dans un projet pluriannuel de modification ou de consolidation de leurs pratiques. Ils visent des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Le GIEE est un « label » attestant la qualité du projet, du partenariat et du collectif d’agriculteurs. C’est à la fois une passerelle de démonstration et une façon de valider de nouvelles pratiques. Cela donne accès à des majorations dans l’attribution des aides ou à une attribution préférentielle des aides.
Quels sont les types de projets, notamment en Aquitaine ?
La diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires est un enjeu de santé publique majeur mais aussi environnemental et économique. Elle se justifie dans le cadre d’une meilleure gestion des risques sanitaires de la production végétale qui intègre la protection des utilisateurs, des riverains et des consommateurs. Parmi les thématiques principales, on retrouve la question de la réduction des intrants, et entre autres, des produits phytosanitaires. Nous avons aussi des projets autour de la méthanisation et de la préservation de la qualité des sols. Au mois d’octobre 2015, une trentaine de GIEE étaient reconnus, sur les 2 appels à projets lancés par la Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Nouvelle-Aquitaine.
Quelle est l’idée principale ?
L’échelle de l’exploitation concernée n’étant pas toujours la plus adaptée pour gérer certains enjeux, une dynamique collective peut permettre d’y répondre, sur le volet environnemental, par exemple. Le fait de s’appuyer sur le collectif garantit, pour nous, l’évolution durable et irréversible d’un changement de pratiques. L’idée des GIEE est de laisser le champ libre aux initiatives et innovations adaptées à chaque territoire, enjeu ou filière. La démarche est volontaire, portée par les agriculteurs. Les projets sont sélectionnés par les préfectures de région, après appels à projet, et sont ensuite accompagnés par des structures de développement agricole : chambres d’agriculture, réseau des CUMA, réseau des CIVAM, etc. C’est un outil mis en place pour porter le fameux « Produisons autrement » souhaité par notre ministre.