Le premier Plan Ecophyto visait à réduire l’usage des pesticides de 50% à l’horizon 2018. A mi-parcours, le constat n’est pas à la hauteur des espérances. L’état a revu ses ambitions en proposant une nouvelle version de ce plan qui insiste davantage sur les moyens et les leviers à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs.
Si l’ambition reste la même, le calendrier évolue. La baisse d’utilisation des pesticides, toujours fixée à 50 %, doit maintenant être atteinte d’ici 2025, avec un palier intermédiaire de 25 % en 2020. Malgré ce glissement de calendrier, les grands axes du Plan Ecophyto 2 assurent la continuité du premier plan et misent sur ce qui a fonctionné, comme les fermes pionnières.
Le nouveau plan mise sur la formation et l’accompagnement pour répandre un ensemble large de pratiques agronomiques alternatives, et inscrire la réduction des pesticides dans une démarche plus globale d’évolution du modèle agricole. « On ne peut pas bousculer des pratiques ancrées depuis 50 ans, qui demandent un changement profond… en 5 ans ! Pour réussir, il faut accompagner les agriculteurs, ne pas les laisser sans solutions techniques. Nous sommes convaincus qu’il ne s’agit pas d’un problème de substitution. Nous travaillons aujourd’hui sur une approche systémique, plus globale.
Il s’agit de changer les pratiques agricoles et de s’engager dans la voie de l’ « agroécologie », un modèle qui combine performance économique, sociale et écologique. Cela passe par une utilisation plus raisonnée des traitements, l’utilisation de techniques alternatives qui passent par le bio-contrôle, l’allongement des rotations, le mélange de variétés, l’association de cultures et la disponibilité en semences… » explique Philippe Reulet, expert à la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Aquitaine (voir DRAAF Nouvelle-Aquitaine).
Mais la grande nouveauté du plan Ecophyto 2, c’est la mise en place d’un système de certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) qui sera contrôlé par la DRAAF. Les distributeurs de pesticides et les grandes coopératives devront proposer des services et conseils pour réduire les produits phytosanitaires chez leurs clients de 20 % d’ici 2020. En cas d’objectifs non atteints, les distributeurs de pesticides devront s’acquitter d’une pénalité financière.
Parmi les leviers d’action, le plan privilégie les techniques de biocontrôle, c’est-à-dire la protection des végétaux par des mécanismes naturels (utilisation d’insectes, par exemple, pour se débarrasser de certains ravageurs) et l’innovation autour du machinisme agricole. « Avec la pulvérisation confinée, on économise 37% de produits phyto sanitaire », souligne Philippe Reulet.
Pour accompagner toutes ces actions, 30 millions d’euros supplémentaires, destinés aux actions régionales, viendront s’ajouter aux 40 millions déjà alloués au plan Ecophyto chaque année.
Plus d’informations sur Ecophyto : http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr
Réseau de fermes Ecophyto : http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr
Fermes DEPHY en Aquitaine : http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Nouvel-article,3344