Véritable fléau pour les pins et chênes de notre territoire, la chenille processionnaire présente aussi la particularité d’être une espèce urticante pour l’homme et les animaux domestiques. En test dans deux régions en 2024, la plateforme de signalement est désormais déployée à l’échelle nationale, accessible en ligne ou sur mobile.
Une arrivée précoce.
En Nouvelle-Aquitaine, les chenilles processionnaires sont arrivées avec un mois d’avance. Après avoir passé l’hiver nichées dans leurs grands cocons de soie blanche, les chenilles processionnaires du pin descendent en procession (d’où leur nom) pour aller s’enfouir dans le sol, où elles se transformeront en chrysalides avant d’émerger sous forme de papillon de nuit en été. La période entre janvier et mai (avec un pic en mars) correspond à la période de la nymphose. C’est la plus inquiétante, puisque c’est à ce moment-là que promeneurs, riverains des forêts, bois ou jardins, ainsi que des animaux domestiques, peuvent croiser la route des chenilles à la queue leu leu. Les chenilles processionnaires du pin sont d’un brun orangé et celles du chêne d’un gris argenté.
Les nids restent dangereux même lorsqu’ils sont vides.
Même hors saison, le risque existe : les nids vides contiennent une grande concentration de poils urticants que le vent peut disséminer. Il n’est donc pas nécessaire de toucher directement une processionnaire pour être en contact avec ses poils urticants. Une chenille processionnaire ne mord ni ne pique : ses poils, ou soies, sont autant de microscopiques aiguilles ou harpons. Ceux-ci se détachent très facilement du corps de la chenille lorsqu’elle se sent menacée. Transportés par le vent, ils peuvent atteindre leur cible à plusieurs dizaines de mètres. Ces poils urticants contiennent une protéine toxique très irritante et inflammatoire qui provoque une réaction semblable à celle des piqûres d’ortie : des boutons rouges sous forme de cloques, des plaques rouges qui grattent, apparaissent sur la peau. Des symptômes généraux peuvent survenir en cas d’exposition importante. Le système immunitaire s’emballe alors, pouvant mener à une baisse brutale de la tension artérielle, un malaise ou une perte de connaissance.
Une plate-forme de signalement.
Piloté par l’observatoire l’Observatoire des chenilles processionnaires – FREDON France, ce dispositif repose sur une mobilisation collective. La plateforme recueille deux types de signalement : les cas de contacts symptomatiques concernant la santé humaine et animale ; la présence de chenilles ou de nids. Les premiers signalements visent à réaliser un suivi des cas symptomatiques chez les humains et les animaux pour ainsi améliorer les connaissances de l’impact des chenilles sur la santé. Les signalements de nids ou de chenilles permettront, quant à eux, d’améliorer le suivi, la connaissance et la gestion de ces insectes. Tout un chacun pouvant réaliser des signalements.
Après un signalement de présence de chenilles ou de nids, deux cas de figure peuvent se présenter : la mise en place d’actions (destruction, communication…) en cas de risque avéré pour la santé humaine ou animale ou bien la décision de ne pas agir. En effet, les chenilles processionnaires sont des espèces autochtones, intégrées à nos écosystèmes. Il ne s’agit donc pas de chercher à les éradiquer, mais plutôt de gérer leur présence de manière équilibrée, lorsque leur présence représente un risque sanitaire significatif (zones proches des écoles, établissements de santé, lieux très fréquentés), en tenant compte à la fois des enjeux écologiques et sanitaires.
Un signalement ne conduit donc pas systématiquement à une action de gestion. Dans tous les cas, le signalement permettra de surveiller et de suivre la répartition de l’espèce à l’échelle locale et nationale.
Lien vers la plate-forme de signalement
