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Chenilles processionnaires du pin : traiter les nids en automne

Publié le 16 Octobre 2015
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La solution la plus efficace est de traiter en automne©JCMartin

Dans la série des petites bestioles qui peuvent gâcher les vacances, on connaissait les guêpes, les frelons ou encore les morsures de serpents mais on peut aussi rencontrer des chenilles processionnaires. Présentes dans nos forêts de pins, ce sont des insectes qui affaiblissent les arbres, mais ont également un impact sur la santé humaine, provoquant des réactions urticantes. Quelles sont les recommandations ? Eclairages avec Fabienne Jouanthoua, ingénieur sanitaire à l’Agence Régionale de Santé Aquitaine.

La chenille processionnaire, qu’est-ce que c’est ?

C’est une larve de papillon de nuit. Il en existe 2 espèces, chacune se nourrissant d’une espèce d’arbre différente : l’une le pin, l’autre le chêne. La chenille processionnaire du Pin est très velue, de couleur brun-noirâtre avec des tâches roux clair sur le dessus. Une de ses caractéristiques est son mode de déplacement, en file indienne. En automne, elle fabrique des nids situés sur les branches de l’arbre qu’elle parasite. Ces nids sont des sortes de gros cocons de soie blanche, qui peuvent ressembler à de la « barbe à papa » et que l’on peut observer sur les extrémités des branches de pins.

Quels sont les risques pour la santé ?

Lorsque les chenilles sont touchées ou même stressées, elles libèrent de microscopiques poils urticants munis de minuscules crochets qui s’accrochent à la peau ou aux tissus. Une fois accroché, le poil se brise libérant une toxine. Même une simple rafale de vent peut transporter les poils. Leur caractère urticant provoque généralement des démangeaisons, des réactions allergiques, voire des conjonctivites.

A quelle saison les rencontre-t-on ?

Au printemps, la colonie quitte le nid et, en procession, gagne le sol où chaque chenille s’enfouira pour engager le processus de transformation en chrysalide. C’est à ce moment là qu’on les aperçoit. Mais l’idéal est de traiter les nids en automne et en hiver, avant qu’elles ne descendent.

Existe-t-il des méthodes de lutte ?

Dans son avis du 11 avril 2013, l’ANSES a donné ses recommandations, pour des stratégies de traitement en fonction de la localisation des nids. La stratégie la plus efficace passe par une combinaison de méthodes préventives (choix des plantations en zone urbaine, mesures de détection précoce de la chenille,…) et curatives (traitements insecticides, pièges à chenilles ceinturés autour des arbres, destruction des nids de chenilles, nichoirs pour les oiseaux insectivores,…). Il y a notamment des zones de « tolérance zéro » – cours d’école, arbre remarquable, parc très fréquenté, avenue bordée d’arbres à grand intérêt touristique – qui exigent l’éradication des populations de chenilles processionnaires. L’association des deux techniques alternatives de piégeage, les adultes en été et les chenilles en hiver/printemps, devraient permettre de répondre à cette exigence de « tolérance zéro » lorsque les contraintes de pose des pièges sont bien respectées et les niveaux d’infestation non épidémiques.

Avis de l’ANSES, du 11 avril 2013 : www.anses.fr

Site de l’ANSES : www.anses.fr

 

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