Depuis le 30 mai 2016, la Charente est le 18ème département français qui bénéficie d’un arrêté préfectoral de lutte contre l’ambroisie. Arracher, faucher, leurrer avec des semis… les armes existent contre ce passager clandestin originaire d’Amérique du Nord. Néanmoins, la plante passe aisément entre les mailles du filet réapparaissant sur le bord d’une autoroute, dans les cultures et les lotissements. La lutte doit donc s’organiser. L’arrêté prévoit un plan d’actions qui s’articule autour de 4 axes dont les détails sont présentés par la FREDON Poitou-Charentes et la Direction Départementale des Territoires de la Charente.
« Le côté innovant en Charente, c’est qu’il n’y a pas pour l’instant d’alertes sanitaires sur une augmentation d’allergies due à l’ambroisie bien que la teneur en pollen ait déjà dépassé les seuils. Suggéré à l’origine par le monde agricole, l’arrêté s’inscrit dans une logique de prévention. Globalement, on sait que l’ambroisie progresse sur notre territoire. Environ 150 communes sont touchées à ce jour. Sachant qu’une graine reste viable 30 ans dans le sol et que la plante s’adapte redoutablement bien, il est préférable d’anticiper les problèmes » précise Sébastien Leonard, chargé de projet au sein de la FREDON Poitou-Charentes (voir FREDON Nouvelle-Aquitaine).
L’arrêté prévoit l’implication de l’ensemble des acteurs pouvant avoir une action sur l’ambroisie*. Il fixe les modalités d’un plan de gestion et précise l’organisation de la lutte et de la destruction de l’ambroisie. Le plan, animé par la Direction Départementale des Territoires avec la constitution de 3 groupes de travail (ville, bords de route et agriculture), se décline en 4 axes :
– amélioration de la connaissance de l’ambroisie
– formations des référents communaux, agricoles et des gestionnaires routiers
– actions de terrains préventives et curatives notamment par les référents
– communication et actions de sensibilisation.
« Le comité de pilotage, qui a recensé les actions à mettre en œuvre, a suivi en amont une formation dispensée par l’Observatoire de l’ambroisie afin de déployer la stratégie sur des bases communes. C’est une des particularités de ce plan qui vise à créer un véritable réseau de « référents ambroisie ». Nous avons commencé par former des référents communaux, de 8 communes pilotes, et agricoles, répartis sur tout le département. L’expérience de ces référents servira de base aux futures communes qui intégreront le réseau. Il s’agit de mailler le territoire avec les différents acteurs concernés par la thématique : particuliers, collectivités locales, aménageurs, gestionnaires d’infrastructures, exploitants agricoles », explique Jennifer Bazus, ingénieur environnement au sein de la DDT de la Charente, chargée d’animer le plan.
Fin 2016, le comité de pilotage proposera un premier bilan. Chaque action sera discutée et évaluée (impacts, effets, mise en œuvre, difficultés rencontrées, etc.). De nouvelles actions pourront être proposées et de nouveaux acteurs intégrés.
*Chambre d’agriculture de la Charente, Direction Départementale des Territoires, Conseil départemental, FREDON Poitou-Charentes, DIR-Atlantique, ARS, ATMO.
La lettre de l’Observatoire de l’Ambroisie – juin 2016 : www.ambroisie.info
