Les déchets plastiques polluent, on le sait. Mais réalise-t-on que nos corps y sont eux aussi constamment exposés par de multiples voies ? C’était le sujet de la conférence animée le 5 octobre par Laurence Candon, écologue, médiatrice scientifique et culturelle à Terre & Océan dans le cadre de leur jeudi soir culturel à la maison écocitoyenne de Bordeaux.
Diaporama à l’appui, Laurence Candon nous rappelle comment les matières plastiques se sont introduites dans tous les recoins de nos environnements, extérieurs et intérieurs, jusque dans notre organisme. La production mondiale de plastique a explosé depuis 1950, de 2 millions de tonnes en 1950 à 450 millions de tonnes en 2020. Les deux tiers du plastique déjà produit ont été relâchés dans l’environnement… et y restent.
En étayant son propos de données alarmantes (on retrouve des molécules de plastique dans l’air en haut du pic du midi à 2877 m d’altitude ou encore dans les fonds marins, à tous les niveaux des chaines alimentaires) mais aussi d’études scientifiques synthétisées, Laurence Candon dresse la liste des polluants relâchés par cette industrie. Il ne faut pas oublier que le plastique est un vecteur d’autres contaminants chimiques : il peut en effet adsorber des contaminants ou encore transporter des bactéries pathogènes sur de grandes distances.
Une importante source d’exposition pour les humains serait la migration des produits chimiques contenus dans les emballages vers la nourriture ou la boisson. Par ailleurs, les plastiques contiennent eux aussi des additifs qui servent à les rendre solides ou souples, transparents ou opaques. Retardateurs de flamme, stabilisants : certains sont cancérigènes, d’autres problématiques pour la reproduction. Parmi les additifs les plus connus ayant ces réjouissantes propriétés, on retrouve les phtalates ou encore le Bisphénol A.
Les molécules de plastiques sont détaillées par la conférencière, en particulier les micro et nano-plastiques pour lesquelles la recherche n’en est qu’aux début de l’étude des impacts sur la santé humaine. L’un des objectifs de la conférence étant aussi de changer le regard sur le plastique, longtemps perçu comme un matériau inerte.
Bien sûr, Laurence Candon aborde également les solutions individuelles possibles : préférer les matières inertes comme l’inox ou le verre, les jouets ou accessoires de cuisine en bois… tout en mettant l’accent sur les fausses bonnes idées comme les gobelets en carton qui sont en réalité tapissés de plastique, et où se niche du polymère qui, en contact avec une boisson chaude, va relarguer des molécules nocives pour la santé.
La conférence dure 1h30, entre électrochoc et vulgarisation scientifique. Elle ouvre aux échanges, incite à réfléchir à nos modes de consommation et propose des alternatives pour diminuer notre exposition aux plastiques. Cette conférence est disponible pour les structures désirant sensibiliser leur public/adhérents aux pollutions plastiques.
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