C’est le premier département en Nouvelle-Aquitaine à signer la charte de l‘association Réseau Environnement santé, à l’origine de l’interdiction du bisphénol A dans les biberons. Le lundi 5 juin, le professeur Cicolella, chimiste, toxicologue et président de l’association RSE, a donné une conférence à la médiathèque Pierre-Fanlac à Périgueux juste avant d’officialiser l’adoption de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens ». Un engagement qui concrétise la logique du département en faveur de la santé-environnement.
Le département s’intéresse au sujet depuis plus de 10 ans. « Nous nous sommes lancés sur le chemin du zéro phyto pour l’entretien des routes départementales depuis 2006, bien avant la loi Labbé, et nous avons incité les collectivités à nous suivre en leur proposant des formations et de l’ingénierie. De même, le pôle PMI de Nontron s’est emparé de la thématique qualité de l’air intérieur en 2015 en travaillant sur le nettoyage écologique », souligne Stéphane Wagner, responsable au sein de la Mission Développement Durable.
La création en 2017 d’une mission Développement Durable au sein du département a accéléré la mise en place d’actions. « Nous avons invité Isabelle Farbos, docteur en épigénétique pour une conférence qui a élargi la réflexion sur l’ensemble du département. Nous avons élaboré des actions autour du nettoyage sain sous forme d’expérimentation dans les collèges et le bâti administratif, travaillé sur des critères achats et sur un plan de formation qui concerne l’ensemble de nos 300 agents chargés du nettoyage des locaux pour les former aux nouvelles pratiques. Nous sommes toujours dans ce processus », précise Stéphane Wagner. « La grande action actuelle, c’est l’objectif du 100% bio local et fait-maison dans nos 35 collèges avec le recrutement de Jean-Marc Mouillac, chef formateur, et le concours de l’association « Les pieds dans le plat ». Le collège de Belvès a d’ailleurs été le premier en France à être certifié 100% bio, local et fait maison, mention excellence, par Ecocert. On pourrait également évoquer d’autres actions comme par exemple le remplacement des bouteilles d’eau en plastique par des carafes pour l’assemblée départementale, l’achat de gourdes pour les agents par le comité des œuvres sociales… Cela démontre une véritable volonté du Président du département d’engager une politique d’excellence environnementale ».
Des bracelets qui captent les phtalates
En signant cette charte, le département s’engage à amplifier ses efforts. Car la charte n’est pas un label mais bel et bien une incitation à agir. Le département a d’ores et déjà commencé à réfléchir à son plan d’actions.
« Nous avons déjà des projets. Le réseau est un appui précieux pour les collectivités signataires qui peuvent échanger leurs expériences. Ils ont mis en place un système de bracelet en silicone qui mesure l’exposition à une sélection de 9 phtalates, que nous pourrions proposer à nos collégiens, nos élus ou certains agents. C’est un projet pédagogique visant à aborder la thématique des perturbateurs endocriniens et à « rendre visible la pollution invisible » explique Stéphane Wagner. Un des enjeux est de faire comprendre à tout le monde l’importance de cette exposition aux perturbateurs endocriniens, ces poisons du quotidien.
La commande publique comme levier
Avec l’abaissement du seuil réglementaire pour l’adoption de schémas de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER) à 50 millions d’euros d’achats annuels au 1er janvier 2023, le département de la Dordogne va devoir établir des critères environnementaux et sociaux dans ses achats. Pour Stéphane Wagner : « c’est un outil intéressant qui va nous permettre d’avancer pour intégrer des dispositions en faveur de la santé-environnement, dans tous les domaines, qu’il s’agisse du bâti, du mobilier de bureau… »
Un replay de la conférence est accessible ici
Pour télécharger la Charte Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens