Face à l’omniprésence d’éléments toxiques contenus dans des produits du quotidien, des généralistes, endocrinologues et gynécologues ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. En mai 2016, l’association « Alerte des médecins sur les pesticides » créée en 2013 en Limousin et qui regroupe 1600 médecins, a lancé une grande campagne nationale sur les risques des perturbateurs endocriniens pour les femmes enceintes et les nourrissons. Explications avec le Dr Périnaud, président de l’association.
Quel est l’objet de votre campagne de sensibilisation ?
De nombreux perturbateurs endocriniens sont suspectés d’être responsables d’effets néfastes sur les fœtus et à l’origine de plusieurs pathologies. Le placenta n’est pas une barrière infranchissable et les impacts sur la grossesse ont été mis en évidence par de nombreuses études. Il était urgent d’informer la population sur les dangers des produits pouvant contenir des perturbateurs endocriniens et tout particulièrement les femmes enceintes puisque la grossesse est une période de vulnérabilité maximale. Et aussi parce que les jeunes couples sont plus attentifs aux conseils concernant le futur bébé et que les bonnes habitudes se prennent tôt !
Quels outils avez-vous mis en place ?
Le but de l’association Alerte des médecins sur les pesticides était d’utiliser son réseau de médecins pour informer les couples. A nos yeux, il est de la responsabilité des médecins de hiérarchiser ces informations et d’inciter à des changements d’habitude. Nous avons proposé à ce réseau différents outils d’information et cette campagne a connu un écho inattendu et rapide auprès de nos collègues. Les affiches, les documents d’information téléchargeables sur notre site circulent non seulement dans notre réseau mais aussi dans les services hospitaliers partenaires. Un autre outil tel que la formation des médecins demande plus de temps pour se mettre en place. Cependant des formations ont commencé, notamment avec des gynécologues et des endocrinologues en Nouvelle-Aquitaine.
Quels sont les conseils ?
Ce sont des conseils faciles à mettre en oeuvre : privilégier pendant la grossesse une alimentation sans résidus de pesticides donc « bio », ne pas faire réchauffer ses aliments dans des contenants alimentaires en plastique, ne pas refaire à neuf la chambre du bébé juste avant son arrivée, éviter les cosmétiques, bannir insecticides et herbicides du jardin… Rappelons-nous que la prévention individuelle ne suffit pas. Nous sommes présents également sur le terrain pour faire évoluer la réglementation au niveau national et européen.
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