Chez Solibio, on fabrique, entre autres, du savon et de la lessive bio et du liniment oléocalcaire. A la tête de cette société située en Haute-Vienne, un couple d’ingénieurs chimistes, Jean-Loup et Odile Bernard, qui créent de nouvelles alternatives aux produits du quotidien. Leur travail a séduit les maternités de Nouvelle-Aquitaine et la demande ne cesse de croître.
C’est dans un petit village classé de la Haute-Vienne, tout près de Limoges, que Solibio est né en 2001. La petite entreprise d’une quinzaine d’employés est en train de basculer de TPE à PME. Un passage qui en dit long sur le succès de ce couple d’ingénieurs chimistes qui conçoivent et développent toute une gamme de cosmétiques biologiques et d’écoproduits. Jean-Loup Bernard, ingénieur procédé, travaillait dans le secteur de la dépollution industrielle tandis qu’Odile Bernard travaillait sur la gestion du risque des installations classées dites SEVESO quand l’idée a germé de réfléchir en amont. « Nettoyer, c’est bien, ne plus salir, c’est mieux », résume Jean-Loup Bernard, dont l’objectif est de renouer avec une chimie responsable qui a le souci de préserver la santé de l’homme et son environnement. « Personne n’était préparé aux effets toxiques de la chimie. Aujourd’hui, on sait en mesurer la dangerosité. Il faut supprimer des molécules qui ne servent à rien et supprimer les effets cocktail. Et il existe des alternatives dans beaucoup de cas de figure », précise-t-il.
Il a fallu du temps pour imaginer toutes ces nouvelles formules innovantes. « Nous avions réalisé pour le groupe alimentaire SEB de nombreuses études sur les huiles végétales, leur vieillissement, leurs origines, etc. Cette expérience a été un déclic puisque nous utilisons aujourd’hui tout ce que nous avons appris sur les huiles, pour réaliser nos produits. Nous avons pensé notre activité en intégrant des producteurs agricoles régionaux et 90% des matières que nous transformons sont biologiques. Progressivement, nous avons élaboré toute une gamme de produits non toxiques qui couvrent différents besoins : gel douche, savon, insecticide, lessive, etc. » explique Jean-Loup.
Un jour, ils décident d’imaginer un lait de toilette pour bébé : « on a fabriqué un liniment sans additif à base d’eau, d’huile de graine de tournesol biologique et de chaux de Saint-Astier (Dordogne). Ce produit a joué le rôle d’ambassadeur : il répondait à un besoin des maternités, à la fois dans le cadre de la « Stratégie Régionale Petite Enfance » de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine et parce que les sages femmes recherchaient un produit non agressif pour laver les bébés. Nous avons imaginé un coffret pour remplacer la fameuse « boîte rose » débordant de cadeaux issus de la pétrochimie et pas toujours indispensables pour les bébés, donnée aux jeunes mamans en sortie de maternité. Certaines maternités l’ont d’ailleurs bannie. Les maternités de Limoges, Bordeaux Rive droite, Bordeaux Bagatelle, Angoulême et Guéret utilisent nos produits et nous demandent d’intervenir pour sensibiliser le personnel et l’aider à mieux comprendre la chimie. La demande ne cesse de croître et nous n’avons actuellement pas de concurrents. Personne ne sait fabriquer de produits sans perturbateurs endocriniens. L’année dernière, nous avons eu 28% de croissance et nous travaillons pour réussir ce passage délicat à la PME, afin de pouvoir satisfaire la demande », conclut Jean-Loup Bernard.