Créé en 2016, le centre Artémis (Aquitaine ReproducTion Enfance Maternité et Impact en Santé environnement) du CHU de Bordeaux est un dispositif pionnier qui consiste à informer des patients sur les risques environnementaux lors de troubles de la fertilité ou de pathologies de grossesse. S’il ne désemplit pas avec plus de 200 consultations par an, l’initiative intéresse et des antennes ont ouvert fin 2021 aux CH de Libourne, d’Angoulême ainsi qu’à la maternité de Bagatelle à Bordeaux.
À l’origine du projet Artémis, un constat alarmant : la reproduction humaine est de plus en plus perturbée par des facteurs dont notamment la pollution chimique. Le centre accueille depuis 6 ans des couples en parcours d’Assistance médicalisée à la procréation (AMP), des femmes enceintes souffrant de maladies de la grossesse ou dont le fœtus présente des malformations ou des problèmes de croissance ou des parents de jeunes enfants.
« Nous nous intéressons à leur environnement, dans un souci de prévention. Concrètement, l’accompagnement consiste à regarder les expositions en milieu professionnel et extraprofessionnel » précise Fleur Delva, médecin de santé publique coordinatrice du centre Artémis.
Emploi, logement, mode de vie, habitudes alimentaires, d’hygiène et de ménage… Tous les aspects de la vie quotidienne sont passés au crible dans un questionnaire à la base de l’identification des patients à risque. « Si nous ne constatons pas d’exposition majeure, nous délivrons quelques conseils de bon sens pour une bonne santé, et si nous constatons un cumul de contraintes à risque, des questions supplémentaires sont posées », ajoute Fleur Delva.
Depuis fin 2021, les patients peuvent désormais être reçus au CH de Libourne et d’Angoulême ainsi qu’à la maternité de Bagatelle à Bordeaux où des sages-femmes de ces établissements ont été formées à l’accompagnement. « Elles ont obtenu le DU santé-environnement et ont reçu une formation de 3 jours au centre Artémis », souligne Fleur Delva. « Si certains couples sont adressés par des médecins, un important travail de repérage est réalisé au sein même des CH par les sages-femmes. Depuis l’ouverture de ces trois antennes, Libourne et Angoulême ont reçu 100 couples chacun et Bagatelle une vingtaine mais sur un circuit différent puisque la sage-femme se déplace au domicile des patientes. A terme, nous souhaiterions que ce service soit le mieux réparti possible sur l’ensemble du territoire. Prochainement, nous espérons ouvrir une antenne à Poitiers. »
