Des couches plus saines, le plastique progressivement remplacé par du verre, un sol nettoyé à la micro-fibre : le pôle femme-enfant du Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis est engagé depuis 2018 dans une démarche exigeante de réduction de l’exposition aux produits chimiques. Avec une priorité : miser sur la sensibilisation la plus large possible pour essaimer les bonnes pratiques. Visite guidée.
A la maternité de La Rochelle, depuis plusieurs années déjà, la santé environnementale est une préoccupation de tous les jours. « Notre prise de conscience s’est en partie faite après une conférence sur les perturbateurs endocriniens organisée par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine en 2017 », retrace Anne-Lise Ronnat, sage-femme coordinatrice, référente santé-environnement de la maternité. Pour proposer l’environnement le plus sain possible aux nouveau-nés, en février 2018 le pôle femme-enfant décide de s’engager, aux côtés de quelques maternités de la région, dans une dynamique de réduction du risque chimique. Coordonnée par l’ARS, l’initiative est accompagnée par l’agence Primum Non Nocere.
Point de départ : faire l’état des lieux des produits porteurs de substances chimiques nocives pour la santé dans le quotidien à l’hôpital. « Cela voulait dire tout recenser, de la lessive utilisée pour le linge à la maternité au tri des déchets », détaille la référente du projet. « Il a fallu aller chercher des informations très précises sur les produits utilisés dans les services avec lesquels la maternité travaille tous les jours ». A la suite de cet audit, une série d’actions à mettre en place est identifiée, dont la première, changer les couches utilisées pour les nouveau-nés. « Nous avons dû modifier le cahier des charges de nos appels d’offre pour être informés de manière précise sur la composition des couches, avec une exigence particulière : on demande les analyses toxicologiques détaillées des produits », explique Anne-Lise Ronnat. L’objectif est de faire bouger les lignes afin d’obtenir plus de transparence en matière d’étiquetage. Deux ans plus tard, le pari est réussi ! Le marché de l’achat de couches pour les services de maternité est devenu régional, il concerne désormais également les maternités de départements voisins comme la Charente et les Deux-Sèvres.
D’autres actions phare ont été menées récemment au sein de la maternité : le nettoyage des sols à l’eau grâce à l’utilisation de la microfibre, l’arrêt de la manipulation du formol au bloc opératoire, le remplacement des carafes en plastique par des carafes en verre… « Notre principe est de changer les pratiques au fur et à mesure », explique Xavier Danna, cadre puériculteur au sein du pôle femme-enfant. « Ce sont parfois de petits changements mais qui, mis bout à bout, comptent ! » Forts de ces nouvelles pratiques, les responsables du service ont misé sur l’information des patients et du personnel en initiant un programme de sensibilisation en santé environnementale. A raison de huit sessions par mois, les ateliers Nesting forment une dizaine de personnes, patients volontaires ou personnel hospitalier, sur les différents polluants du quotidien ou l’étiquetage des produits pour bébé. En 2019, 140 patients et 187 professionnels ont ainsi pu bénéficier de la formation créée par le WECF. « Maintenant notre but est de former les crèches, les écoles via les professionnels de la petite enfance », énumère Xavier Danna.
Les référents santé environnementale ont par ailleurs lancé le projet 1400 jours pour bébé. « Un de ses objectifs est d’obtenir le label de qualité maternité éco-responsable (THQSE®) qui contribue à une communication adaptée et ciblée aux collaborateurs et aux usagers. Il a aussi pour ambition de pousser vers l’exemplarité et l’essaimage de bonnes pratiques », résume Xavier Danna.
La démarche de la maternité a été mise en images dans une vidéo :
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