Le rapport sur les 1000 premiers jours de l’enfant a donné lieu à des plans d’actions ambitieux dont un appel à projets lancé par les ARS. En Nouvelle-Aquitaine, 16 lauréats répondant à différents critères ont été retenus. Parmi ceux-ci : Ingrid Bergeaud, fondatrice du réseau Eponyme, gestionnaire de crèches de collectivités et créateur de micro-crèches urbaines et écologiques qui propose « les samedis des 1000 jours ». Explications
Qui n’a pas entendu cette nouvelle notion des « 1000 jours » de l’enfant ? La période concerne une étape cruciale de la vie comprise entre le 4ème mois de grossesse et les deux ans de l’enfant. L’objectif ? S’intéresser au parcours de santé global de l’enfant et favoriser le soutien à la parentalité.
Il est en effet reconnu que cette période contient les prémices de la santé et du bien-être de l’individu tout au long de sa vie. Pour accompagner le déploiement des nombreuses recommandations du rapport des « 1 000 premiers jours » de l’enfant, présidé par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, le site 1000-premiers-jours.fr a vu le jour, complété par une application. Hygiène de vie, alimentation, activité physique, accueil du nouveau-né, allaitement, accompagnement et suivi… Les futurs et jeunes parents pourront retrouver des conseils et les réponses à toutes leurs questions durant cette période de vie.
Autre action : un appel à projets relayé par les ARS régionales ont permis de financer 16 lauréats en Nouvelle-Aquitaine dont celui d’Eponyme. Cette entreprise bordelaise qui conçoit, gère et anime des crèches de collectivités et ses propres micro-crèches, a la particularité de se démarquer en « soignant » le cadre de vie.
« Nous nous sommes engagés sur plusieurs fronts : des repas à plus de 85% d’origine biologique, certifiée Ecocert mention excellente, chasse au plastique dans l’alimentation et les jouets, protocoles de nettoyage et d’hygiène pour les tout-petits sans perturbateurs endocriniens, réflexion sur la place des espaces verts notamment dans les micro-crèches urbaines, projet éducatif orienté sur des pédagogies telles que Montessori, éveil à la nature, et des actions pour soutenir la parentalité. Le projet que nous avons proposé suit la même direction, » explique Ingrid Bergeaud avant de dévoiler sa démarche.
« Nous avons imaginé un dispositif expérimental : les samedis des 1000 jours, un concept qui consiste à créer des cercles de sociabilité réguliers entre parents et futurs parents permettant la montée en compétence des parents au service de la santé globale des enfants, grâce à une démarche partenariale de territoire.
Nos structures étant fermées le week-end, pourquoi ne pas les mettre à disposition pour accueillir des ateliers ? Le projet a été mûrement réfléchi. Tous les 15 jours pendant 8 mois, nous accueillerons un groupe de femmes enceintes et de parents de bébés âgés de 3 à 6 mois maximum sur un territoire. Et un deuxième groupe de parents d’enfants de 15 à 24 mois sur un autre territoire, avec pour chaque groupe un professionnel facilitateur, formé aux concepts fondamentaux des 1000 jours qui fera le lien entre parents et proposera des experts en fonction des questionnements des parents. Cela peut être une sage-femme formée aux ateliers Nesting, une puéricultrice, un éco-infirmier, … Parmi les différents thèmes, les questions de santé-environnement seront abordées à travers l’alimentation et l’hygiène. Nous envisageons cette expérience sur deux territoires, l’un dans un secteur urbain ou péri-urbain et le second dans un secteur rural, nous espérons dans le Sud Gironde. Une phase d’évaluation sera proposée. »
Le 1er mars, Ingrid Bergeaud va proposer un petit déjeuner à l’espace Darwin de Bordeaux afin que les partenaires puissent se rencontrer (Maternité, PMI, ARS, élus, CAF, coordinateurs Petite Enfance…).
« Reste quelques financements à trouver pour démarrer le projet au plus vite… » confie Ingrid Bergeaud, plus déterminée que jamais : « tout au long de ma carrière, j’ai eu la chance d’accompagner tous les profils de familles : précaires, favorisés, immigrés, malmenés par la maladie et je sais que cette démarche fonctionne. La régularité fait la force, c’est de l’éducation positive qui a un impact réel sur des changements de pratiques. »
