La relation entre qualité de l’environnement intérieur et santé n’est plus à démontrer. Comment informer, faire comprendre ces liens aux familles les plus précaires ? C’était l’objet d’une formation-action de 2 jours, à l’attention des professionnels du Centre Communal d’Action Sociale de Bordeaux, coordonnée par la Fédération des Acteurs de la Solidarité Nouvelle-Aquitaine.
« Comment réduire son exposition aux polluants intérieurs avec des conduites souvent faciles à mettre en œuvre et peu coûteuses ? Comment faire passer des messages simples ? Comment faire en sorte d’améliorer leur quotidien ? C’est l’objet de cette formation-action de deux jours à destination des professionnels : leur donner des outils qu’ils puissent ensuite transmettre aux personnes qu’ils accueillent au sein de leurs structures » explique Marie Poussier, chargée de mission Santé-Participation au sein de la Fédération des Acteurs de la Solidarité Nouvelle-Aquitaine. Travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés, conseillère en économie sociale et familiale (CESF), cadre socio-éducatif, infirmière, maîtresse de maison, agent d’entretien, responsable multi-accueil : une vingtaine de professionnels du repos familial de Gradignan et du foyer maternel de Bordeaux, ont pu assister à cette formation.
« L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine finance ce projet dans le cadre de la stratégie régionale de prévention et promotion de la santé autour de la Petite Enfance ; nous avons réfléchi ensemble aux contenus des messages à diffuser et à la méthode. J’ai repéré ces structures qui dépendent du Centre d’Accueil et d’Accompagnement de la Famille (CAAF) et qui accueillent des familles avec des tout-petits. Après avoir effectué un diagnostic (visite des locaux et questionnaire diffusé aux professionnels des structures pour adapter l’intervention), nous avons proposé cette formule avec Jennifer Oses (Pollens), écotoxicologue formée aux ateliers Nesting du WECF et Maxime Bonamie, consultant en santé-environnement » précise Marie Poussier.
La première journée concernait les contenants alimentaires, les jouets, et les textiles. La deuxième journée abordait la question de l’hygiène et des cosmétiques. « Nous sommes confrontés en permanence au greenwashing, diaboliquement efficace, je suis venue chercher des pistes pour m’y retrouver, des astuces. On ne peut pas tout vérifier, il faut trier et prioriser les informations. Identifier les sources de danger, découvrir les solutions alternatives, reconnaître les labels, c’est une porte d’entrée, un début » souligne une participante. L’atelier est ponctué par le tri de produits en fonction de leur impact sur la santé et par la fabrication d’un soin de peau avec un peu d’huile végétale et de sel ainsi que d’un produit d’entretien. La parole se libère, les questions fusent : par quoi remplacer ma bouteille en plastique, inox ou verre ? Quel déodorant ou quel dentifrice choisir… Les ateliers Nesting favorisent ces interactions informelles, la convivialité fait intrinsèquement partie de l’activité et les participants apprécient le fait d’échanger. « L’enjeu, c’est de s’approprier des connaissances, commencer à amorcer un changement pour ensuite transmettre à d’autres, avec ses propres mots, sa propre expérience, » précise Maxime Bonamie. Le duo insiste sur la technique « à petit pas ». Ce sont des sujets compliqués à aborder. La méthode permet ainsi d’accompagner les personnes en fonction de leur degré de prise de conscience des enjeux, passant de l’information la plus essentielle à l’expérimentation d’alternatives les plus engagées pour ceux qui le désirent. « L’idée, c’est d’avancer à son rythme, et de ne pas bousculer toutes ses habitudes d’un coup, un changement de comportement, ça s’opère sur des années » confie Maxime Bonamie.
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