Sage-femme, pédiatre, assistante sociale… avant la mise en place des réseaux, chacun de ces professionnels travaillait de façon plus individuelle. Depuis la formalisation du « réseau Périnat », en 2007, les professionnels de la périnatalité travaillent désormais ensemble, au plus proche des besoins des usagers pour informer et garantir bien-être, qualité des soins et sécurité aux mamans et à leur bébé. Le réseau se forme actuellement aux enjeux de santé environnementale. Portrait avec Laurence Joly, pédiatre et coordinatrice médicale et Caroline Le Dû, coordinatrice sage femme.
La périnatalité couvre aujourd’hui la période du désir d’enfant jusqu’aux premiers mois de l’enfant. Ce champ large se distingue par la pluralité des professionnels qui interviennent autour de la femme, des couples et des nouveaux nés (médecins généralistes, sages- femmes, gynéco-obstétriciens, infirmières, puéricultrices, pédiatres,….), suggérant dès les années 90 un besoin évident de coordination. Le réseau est né dans un contexte politique visant à coordonner les acteurs entre eux. Financé par l’Agence Régionale de Santé Aquitaine (voir ARS Nouvelle-Aquitaine), le réseau Périnat Aquitaine a pour vocation d’aider les professionnels à mieux prendre en charge les futures mères et nouveau-nés, en améliorant la qualité des soins. Son objectif est clair : il s’agit de diminuer les morts maternelles, néo natales, les césariennes, la prématurité et le handicap de l’enfant d’origine prénatale. Pour une prise en charge physique, psychologique et sociale coordonnée et adaptée aux besoins de chacun, le réseau a toute sa place : « Nous sommes là pour relier les acteurs identifiés sur le territoire, organiser la filière périnatalité, harmoniser des prises en charge spécifiques (addictions, suivi des nouveau-nés vulnérables), sans exclure la dimension psycho-sociale, déterminant important de la santé de cette population cible » explique Laurence Joly.
Les 27 maternités membres du réseau ont la volonté de s’accorder, par exemple, dans l’information du public sur la naissance, la continuité du suivi médical, la création de protocoles communs pour harmoniser les pratiques, la bonne orientation des futures mamans, notamment en fonction de l’équipement des maternités (Type 1, 2, 3 en fonction du type d’hospitalisation plus ou moins à risque) et l’organisation de transfert de patientes vers les maternités de niveau 2 et 3 en lien avec le Samu (Cellule d’Orientation des Transferts Périnataux en Aquitaine – COTPA). « Sept sages-femmes sur l’ensemble de la région aquitaine ont, entre autre, pour mission de coordonner des réunions de concertation dès que le cas d’une femme est complexe. Tout est fait pour mettre le patient au cœur du dispositif », précise Caroline Le Dû , coordinatrice des sages-femmes.
Le Réseau Périnat Aquitaine, partenaire d’un plan de formation à la santé-environnement
Si le développement du réseau de périnatalité nécessite de réfléchir à une combinaison entre les dimensions médicales, psychiques et sociales, il s’intéresse également à de nouveaux enjeux. Dans le cadre d’un appel à projet de l’ARS visant à accompagner les personnels de maternité et de PMI (Protection Maternelle Infantile) dans leur capacité à répondre aux interrogations de leurs patientes sur la thématique santé-environnement, le Réseau Périnat Aquitaine, en tant qu’acteur de santé publique, s’est tout naturellement inscrit comme intermédiaire dans la coopération entre les différents acteurs. « Nous sommes un partenaire logistique en tant que plateforme de lien, d’orientation. L’équipe du réseau a suivi une formation sur tous les risques environnementaux liés à la santé : la qualité de l’air intérieur, l’alimentation, les ondes, les cosmétiques, le ménage, le bricolage, les peintures, le bisphénol, … Nous avons été sensibilisés pour ensuite faire le lien avec les établissements et promouvoir les futures actions de formation mises en place par l’ARS. Les liens que nous avons tissés avec l’ensemble du réseau sont une bonne base pour le déploiement du projet. Neuf maternités vont s’intégrer dans ce processus de formation. « Travailler sur la question environnementale est très pertinent dans ce contexte. Les professionnels ne sont pas suffisamment formés à toutes ces questions de lien entre santé et environnement alors que nous avons un rôle d’éducation pour la santé et de guidance parentale. Cette créativité partenariale va nous permettre de développer de nouvelles pédagogies » se réjouit Laurence Joly.