Comment engager la discussion auprès des plus jeunes pour les sensibiliser au fléau de la surconsommation et de ses impacts sur la santé et l’environnement ? L’association La Boucle à Bègles, dédiée à l’économie circulaire, a choisi comme étendard le t-shirt et les jouets. L’objectif ? Favoriser la prise de conscience des plus jeunes et donner des repères.
« Il nous fallait des supports concrets, du quotidien, pour que les enfants puissent s’approprier les grands enjeux de la surconsommation. Au travers d’ateliers avant tout ludiques, on décrypte le cycle de vie d’un t-shirt et d’un jouet en énumérant les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires. Il s’agit d’encourager les élèves dans le processus de réflexion lors de leur consommation personnelle,» explique Clémence Belloir, ingénieure en environnement et co-fondatrice de La Boucle. La recyclerie a ouvert ses portes en 2021 et développe de plus en plus de projets autour de l’allongement de la durée de vie des produits. Aujourd’hui, La Boucle propose une recyclerie, un espace réparation, une bricothèque (bibliothèque d’outils où on peut emprunter gratuitement), des évènements festifs, un café cantine associatif avec restauration le midi et salon de thé l’après-midi.
Les ateliers destinés aux élèves du primaire ont d’abord été proposés aux écoles Béglaises. « Ils durent environ 45 minutes et sont construits avec la même déclinaison : un apport théorique où sont distillées des infos de manière ludique suivie d’une deuxième partie plus participative. Par exemple, pour le t-shirt, nous déroulons un drap de 5m2 qui illustre un champ de coton (quantité qui correspond pour fabriquer 1 t-shirt), une mappemonde avec des épingles sur chaque pays où un processus de production a lieu et nous donnons un bonbon pour illustrer la rémunération des ouvriers » détaille Clémence.
A chaque étape de fabrication, les pollutions de toutes sortes sont énumérés : les pesticides, l’impact sur l’eau, les teintures, le transport… « Et on termine par les solutions de réemploi du t-shirt trop petit. La recherche commune de solutions à la fin de l’atelier a pour but de donner aux élèves la motivation de s’engager, à leur échelle. Pour les jouets, à l’aide d’une roue de la fortune et d’une balance, on parle du plastique, des substances nocives pour la santé, de la durée de vie d’un jouet, de la difficulté à recycler et des solutions (emprunter, acheter autrement…). C’est le même principe. Étonnement, autant sur le textile, les enfants sont déjà sensibilisés sur quelques pistes mais pour les jouets, c’est souvent une première prise de conscience. Après l’atelier, nous rapportent leurs parents, ils regardent la provenance des vêtements sur les étiquettes. »
Une vingtaine de classes béglaises ont déjà été sensibilisées à l’animation « Mon t-shirt est trop petit » et trois animations test de « Raconte-moi un jouet » ont eu lieu à la recyclerie et à la maison éco-citoyenne de Bordeaux. « Pour les collèges nous souhaitons développer un atelier sur le numérique responsable mais aussi sur la fast fashion ». Il semblerait que la boucle ne soit pas bouclée pour sortir du continuum « extraire, fabriquer, consommer, jeter »…