Une carence en iode chez la femme enceinte peut provoquer des effets délétères et irréversibles sur le développement de l’enfant, notamment sur le plan cérébral. Des déficiences peuvent être liées aux expositions à certains polluants empêchant l’incorporation de l’iode. C’est l’objet d’un rapport scientifique à destination des professionnels de santé, réalisé dans le cadre de la Stratégie régionale Petite enfance de l’ARS NA, qui vient de paraître.
L’iode est un nutriment essentiel nécessaire à l’organisme en petites quantités pour le bon fonctionnement des hormones thyroïdiennes. Les femmes enceintes ou allaitantes ont besoin d’un apport en iode accru, ce qui accroît le risque de carence. Si cette carence est aujourd’hui rare en France grâce à des mesures de prophylaxie mises en place il y a quelques décennies, les déficiences modérées sont actuellement trop souvent négligées, alors qu’elles se développent.
Pour Ragnar Weissmann, d’Objectif Santé Environnement : « le sujet est malheureusement encore peu pris en compte dans l’accompagnement des futures mères. Compte tenu de la dépendance du fœtus des apports en iode maternel, notamment pour le bon développement du système nerveux et du développement intellectuel, ce sujet devrait être abordé dès le début de la grossesse et idéalement en période pré-conceptionnelle ».
Afin d’éclairer les professionnels de santé, Ragnar Weissmann (Docteur ès science microbiologie, toxicologie) et le docteur Laurent Chevallier (Praticien attaché médecine environnementale), au CHU de Montpellier ont co-rédigé un rapport visant à apporter des éléments de réponses scientifiques fiables et validées et des recommandations pratiques aux professionnels de santé.
En effet, les carences en iode peuvent être dues aux habitudes alimentaires conduisant à des apports insuffisants en iode et, également, à des interactions avec des facteurs environnementaux. De multiples toxiques dont divers polluants environnementaux et contaminants de l’alimentation peuvent avoir une influence néfaste. D’une trentaine de page, le document détaille les différents polluants et perturbateurs endocriniens pouvant freiner l’assimilation de l’iode : perchlorate, phtalates, pesticides, bisphénol A….
Le rapport est téléchargeable sur le site d’OSE : https://www.objectifsanteenvironnement.com/outils/