Les couches jetables représentent chaque année en France 1 million de tonnes de déchets, soit 19 kg en moyenne par habitant, et 5 % des ordures ménagères. Pour sensibiliser le public à ce problème et initier un changement de pratique chez les parents et les professionnels de la petite enfance, l’association Les Alternatives de Lilly organise régulièrement des ateliers d’information. Récemment, c’est sur l’île d’Oléron en Charente-Maritime qu’une démarche de sensibilisation a été menée : les cinq crèches de l’île ont testé les couches lavables pendant plusieurs semaines. Malgré les réticences du départ, deux d’entre elles ont décidé de poursuivre l’expérimentation.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’abord, les couches jetables consomment 3,5 fois plus d’énergie, 2,8 fois plus d’eau, 8,3 fois plus de matières premières non renouvelables et produisent 60 fois plus de déchets solides que les couches lavables. Par ailleurs, elles sont régulièrement pointées du doigt pour leurs effets nocifs sur la santé. « Les couches jetables contiennent différentes substances chimiques dangereuses pour la santé des enfants. C’est le cas par exemple des substances parfumantes, qui peuvent entraîner des allergies cutanées », explique Stéphanie Bordas, Directrice de l’association Les Alternatives de Lilly. « A l’inverse, les couches lavables sont composées essentiellement de matières naturelles et recyclées, anti-bactériennes, comme le coton bio, le chanvre, la microfibre ou encore le bambou ».
C’est pour sensibiliser les parents et les professionnels à ces constats, et accompagner le changement de pratique, que l’association Les Alternatives de Lilly organise des ateliers dans les structures petite enfance de Gironde, et proposera bientôt des sessions en ligne pour couvrir toute la Nouvelle-Aquitaine. Au programme : aider les participants à s’y retrouver parmi les différents modèles qui existent et à choisir celui qui leur correspond tout en maîtrisant leur entretien et le coût.
Parfois ce sont les collectivités qui prennent contact avec l’association, qui a fait ses preuves dans le domaine. C’est le cas de la Régie Oléron Déchets de la Communauté de communes de l’île d’Oléron, en Charente-Maritime. « Fin 2018, j’ai été sollicitée pour faire un diagnostic déchets et une expérimentation couches lavables dans les crèches de l’île », explique Stéphanie Bordas. « L’objectif était de mettre en place de nouvelles pratiques, en levant les freins à l’usage des couches lavables, ce qui était loin d’être évident ! La première réunion a montré qu’il y avait pas mal de réticences, mais au final les cinq crèches se sont quand même engagées dans la démarche ».
Le test grandeur nature qui a suivi s’est déroulé sur cinq semaines. Chaque semaine, un modèle différent était testé sur un panel de trois à cinq enfants. À l’issue du test, deux des cinq crèches ont souhaité poursuivre l’expérience. « C’est déjà très positif ! » s’enthousiasme Stéphanie Bordas. « Les autres crèches accueillent désormais des enfants dont les parents sont déjà passés aux couches lavables, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Cela montre une réelle évolution des mentalités ! ».
Pour les autres structures, le test continue. A partir de fin octobre 2020, à la crèche des Petites Canailles à Saint-Georges-d’Oléron, c’est l’ensemble des enfants qui va essayer les nouvelles couches.