Utilisant quotidiennement du lait infantile sous forme de nourettes en plastique, la maternité de La Rochelle souhaite revenir à des mini-biberons à usage unique en verre, les emballages en plastique pouvant relarguer des perturbateurs endocriniens. Explication avec Anne-Lise Ronnat, sage-femme coordinatrice, référente santé-environnement de la maternité de La Rochelle.
Ce changement s’inscrit dans une démarche globale de la maternité ?
Tout à fait : en 2018, nous avons été audités dans le cadre de la Stratégie régionale petite enfance de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine par l’agence Primum Non Nocere, afin de mettre en place certaines étapes phares. Pour marquer les esprits, nous avons commencé par le changement de couches (sans parfum, lotion, latex dérivés du pétrole et additifs chimiques). Nous avons ensuite développé les ateliers Nesting (8 ateliers par mois et 4 formateurs), le lavage des sols à l’eau et à la microfibre sur tout le pôle Femme Enfant, des nouvelles sucettes dans le service de néonatalogie (0% bisphénol A et S et 0% latex), une maquette de chambre pédagogique pour sensibiliser les nouveaux parents à l’environnement intérieur… 2021 sera l’année des nourettes en verre. Pour faire connaître et valoriser cette démarche globale, les référents santé environnementale ont par ailleurs lancé le projet « 1400 jours pour bébé » qui vise l’obtention du label de qualité maternité éco-responsable THQSE®.
Quels sont les usages des nourettes dans votre maternité ?
Dans la maternité de la Rochelle, où 2200 accouchements sont accompagnés par an, certaines femmes optent pour l’allaitement au biberon, même si nous faisons la promotion de l’allaitement. Chaque année, les nouveau-nés consomment donc environ 16 000 mini biberons, aussi appelés nourettes durant leur séjour à la maternité. Nous le savons, les biberons en plastique libèrent des substances potentiellement nocives pour la santé du bébé. La température du lait et l’étape d’agitation joueraient un rôle important dans la diffusion de microparticules de plastique. Il s’agissait pour nous d’être cohérents et exemplaires auprès des patientes, à qui nous recommandons le biberon en verre, matière inerte, lors du retour à la maison.
Où en êtes-vous de cette mise en place ?
Il est vrai que les industriels ont fourni progressivement des biberons en plastique, moins lourds et moins fragiles aux chocs, il y a maintenant quelques années. Nous avons eu des difficultés à trouver des laboratoires encore équipés d’une chaîne de production en verre. Mais l’un de nos fournisseurs va être en capacité de livrer les premiers biberons en verre en mars 2021, pour la phase test. Notre fournisseur nous a également proposé de remplacer la dose de 70 ml par 50 ml, pour limiter le gaspillage alimentaire, car les bébés en boivent rarement plus. Nous espérons que d’autres maternités suivront cette démarche, afin que les laboratoires prennent conscience de la nouvelle demande et s’équipent à nouveau en chaîne de production de nourettes en verre.
Pour en savoir plus :
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