Gratuit pour les écoles et entièrement pris en charge par Calitom, le syndicat départemental des déchets ménagers, le programme pédagogique « Mission Parmentier » est animé au sein des écoles charentaises par Les Jardins d’Isis. L’objectif est de faire prendre conscience aux enfants des impacts des pesticides sur l’environnement et la santé. Exemple à l’école élémentaire de Taponnat.
Qui mange quoi ? Que se passe-t-il si un jardinier traite son jardin avec des pesticides, que la limace mange la salade, et que la poule mange à son tour ? Avec Katia Jacquel des Jardins d’Isis, on apprend en jouant, en bêchant le potager de l’école et en comprenant. Aller récolter des patates à côté de sa classe, qu’on a soi-même plantées, les mesurer, les peser, c’est déjà mettre en alerte les émotions qui sont les premières marches des apprentissages et de la compréhension. Les connaissances servent l’objectif éducatif qui est l’adoption d’un comportement adéquat dans les gestes au jardin (protection des espaces, des espèces, de sa santé…). L’association propose 4 séances échelonnées sur 4 mois, afin de permettre à l’enseignant de s’approprier pleinement le programme pédagogique. Entre deux interventions, le professeur fait preuve d’interdisciplinarité pour exploiter au maximum les thèmes développés, c’est donc le jardinage au naturel sous toutes ses facettes que l’élève va découvrir pendant cette période. « Ce sont les futurs consommateurs, jardiniers, producteurs ; cette prise de conscience rejaillit aussi sur les familles, les enfants en discutent à la maison, la richesse de ces échanges-là est également intéressante » explique le directeur de l’école de Taponnat, Fabrice Moulinier.
L’animation comporte 4 étapes : besoins des êtres vivants, réaliser la mission Parmentier (planter pour produire), l’utilisation des pesticides, leurs modes de diffusion, et leurs impacts sur la santé et l’environnement. « Je me sers de jeux pour montrer que tous les êtres vivants sont reliés dans le jardin et pour interroger les enfants sur les besoins fondamentaux qui sous-tendent l’usage des pesticides. L’idée est de faire émerger des questionnements, de façon non anxiogène et de découvrir des solutions alternatives » explique Katia Jacquel.
Co-écrit par les Jardins d’Isis, Charente Nature et le GRAINE Poitou-Charentes, à la demande du Pays Ruffécois en 2010 qui a financé sa création et son expérimentation, le financement de la Mission Parmentier est repris aujourd’hui par Calitom dans le cadre du programme pédagogique « jardinage au naturel ». « Le syndicat était intéressé par ce programme, notamment parce qu’il facilite la compréhension de ce qu’induisent des déchets toxiques verts. Cela permet aux écoles de découvrir ce qu’implique l’utilisation des pesticides. 9 écoles au total cette année ont pu bénéficier de ce programme en Charente », souligne Aline Chambaud, animatrice prévention à Calitom.