La Charte du bien vivre ensemble en Gironde a été approuvée par la Préfète, le 29 juin 2020, après avoir été soumise à la concertation publique. Elle vise à répondre aux enjeux de santé publique liés à l’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture à proximité des zones d’habitation. Comment a-t-elle été élaborée, que dit-elle ? Rencontre avec Jean-Louis Dubourg, président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde.
« Cette charte a été élaborée par la Chambre départementale d’agriculture, avec toutes les filières, les organisations professionnelles, l’association des maires et présentée aux associations de riverains. Elle a reçu 999 avis lors de la consultation publique, dont 30% de citoyens et 58% d’agriculteurs. Elle a été signée par 16 structures (fédérations, filières agricoles, syndicats, coopératives agricoles, association des maires, syndicats de salariés agricoles…)» détaille Jean-Louis Dubourg, Président de la Chambre d’agriculture de la Gironde.
Une disposition de la loi EGALIM du 30 octobre 2018 prévoit que les utilisateurs de produits phytosanitaires formalisent une charte d’engagement de leur utilisation à l’échelle départementale. Le décret du 27 décembre 2019 a ensuite précisé le contour de ces chartes, en lien avec un arrêté (de la même date) qui, lui, a défini les distances minimales entre les zones d’épandage et les zones d’habitation : vingt mètres pour les produits les plus dangereux, dix mètres pour les cultures hautes comme la vigne et cinq mètres pour les cultures basses.
« Nous avons travaillé sur les réglages des pulvérisateurs afin qu’ils soient les plus efficaces possibles ainsi que sur l’optimisation des conditions de traitements (surveillance du vent, des températures et de l’hygrométrie) qui permet d’améliorer leur efficacité tout en diminuant leur fréquence. Dans l’objectif d’abandonner l’utilisation des produits CMR, nous menons des expérimentations, notamment dans le Blayais sur deux zones identifiées. Des produits de bio contrôlés et homologués en agriculture biologique y seront appliqués, afin de limiter les impacts sanitaires. Cette charte est une étape importante à la fois pour nouer le dialogue avec les riverains et pour poursuivre les efforts déjà engagés par les agriculteurs dans l’amélioration de leurs pratiques » insiste Jean-Louis Dubourg.
« Plusieurs groupes composés des organisations signataires et de tous les partenaires du dialogue vont travailler sur différentes thématiques : communication auprès des riverains, définition des indicateurs pour quantifier les résultats, effets de la dérive du vent en lien avec le projet Vitirev, état des lieux des zones de non traitement… Nous avons conscience des inquiétudes des populations pour leur santé. Cette charte va dans le bon sens, c’est une mise en forme d’une démarche de progrès de l’agriculture et du bien vivre ensemble. »
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