Le Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon apporte son aide pour que les communes basculent progressivement vers le zéro phyto pour l’entretien des pelouses sportives. Loin d’être anodine, la quête du gazon propre a commencé entre logique sportive et logique horticole, entre nouvelles organisations et indispensables formations.
Les communes du SIBA ont fait le choix, depuis 2009, de ne pas attendre d’être au pied du mur pour aborder la transition vers le “zéro pesticide” et les changements de pratiques nécessaires. Pour tout savoir sur le sujet, elles se sont faites accompagner dans la gestion différenciée de leurs espaces verts. Si depuis le 1er janvier 2017, on ne peut plus utiliser de pesticides de synthèse pour l’entretien des espaces verts, deux exceptions demeuraient néanmoins : l’entretien des cimetières et des terrains de sport. Des lieux plus complexes, qui demandent davantage d’encadrement, de formation et de communication.
En juillet 2022, nouvelle évolution du dispositif réglementaire : les pesticides sont désormais bannis des cimetières. Reste les terrains de sport dont l’échéance arrive en janvier 2025.
« Nous avons répondu en 2020 à un appel à projet « Nature et transitions » de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui nous a permis de construire un projet baptisé CITECO (des CImetières et Terrains de sport Écologiques pour les 12 COmmunes du Bassin d’Arcachon) afin de développer avec des prestataires une action d’accompagnement sur ces 12 communes » résume Magali Lucia, au Pôle Qualité de l’eau & Expertises Environnementales Expertises Environnementales du SIBA.
Magali Lucia souligne la pertinence des 2 ateliers programmés avec la FREDON Nouvelle-Aquitaine, en ce qui concerne les terrains de sports : « Le premier porte sur la communication, nécessaire pour cette transition envers les usagers. En effet, expliquer les enjeux de santé des utilisateurs, les enfants notamment, la préservation des ressources en eau, joue un rôle capital au niveau de la compréhension et de la pérennité de la démarche auprès de leurs adhérents. Le deuxième atelier est centré sur les techniques d’entretien en zéro pesticide, sur les stratégies à mettre en œuvre, la vie du sol, les fertilisations adaptées, avec des retours d’expérience de collectivités pionnières. Par ailleurs, les communes peuvent choisir un accompagnement individualisé sur 2 ans avec un diagnostic, des préconisations et un suivi. La moitié d’entre elles ont choisi cette formule ».
Cette perspective permet aux collectivités et leurs prestataires de se préparer à des changements de pratiques dans ces espaces très artificialisés où la culture du gazon doit retrouver un équilibre agronomique global.
Le chantier est d’importance, comme le précise Magali Lucia : « l’entretien d’un terrain est très complexe. Ces espaces enherbés subissent de nombreuses contraintes (piétinement, agression climatiques…) et pas question de laisser le végétal évoluer comme bon lui semble. C’est un équilibre délicat. Il faut se situer dans une démarche agronomique globale de la santé du végétal, en mettant une somme de petites attentions et de mesures préventives. Cela demande des techniques mécaniques d’aération, de désherbage, un travail de regarnissage, un juste arrosage… Il faut redévelopper la vie du sol pour permettre aux végétaux de s’enraciner, d’être plus vigoureux pour résister aux attaques fongiques. Et cela nécessite parfois de fermer les terrains pendant 15 jours pour les travaux lourds. C’est tout un ensemble de pratiques à changer et il faut aussi disposer de personnel formé et volontaire. Cela suppose du matériel différent, du temps supplémentaire, une communication spécifique. Ces ateliers auxquelles participent les 12 communes sont essentiels, il y a sur le Bassin tout un enjeu territorial important d’entre aide, de mutualisation, d’échange. Les questions budgétaires sont aussi abordées dans les suivis individualisés. »
