Dans le cadre de l’appel à projet de la DREAL visant à réduire l’exposition de la population aux pesticides agricoles, l’association Pour les enfants du Pays de Beleyme a souhaité proposer une initiative originale afin de favoriser l’installation d’une faune utile. 400 nichoirs à mésanges et une vingtaine d’abris pour chauves-souris vont bientôt être installés dans des exploitations agricoles de l’agglomération du Grand Périgueux (24). Explication avec Anaïs Guibert, chargée du projet au sein de l’association.
« Le projet est né à l’automne dernier avec un micro diagnostic et l’installation de nichoirs sur la communauté de communes du Pays de Fénelon. Les mésanges sont revenues. Nous avons décidé de développer ce projet avec l’agglomération du Grand Périgueux dans le cadre du Plan Climat Air-Énergie Territorial (PCAET), afin de favoriser le retour de la biodiversité et de limiter les intrants dans l’agriculture. Nous sommes lauréats pour ce projet intitulé « Diminuer et le faire savoir – ou comment la biodiversité devient un médiateur au service de la relation entre agriculteurs et riverains » dans le cadre de l’appel à projet de la mesure 2.2 du PRSE mise en œuvre par la DREAL » explique Anaïs Guibert.
L’initiative est pilotée par l’association Pour les Enfants du Pays de Beleyme, en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturel de la Nouvelle-Aquitaine (CEN) et l’antenne de la Dordogne de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). La Chambre d’Agriculture de la Dordogne ainsi que l’association Agrobio Périgord collaborent à la bonne marche du projet.
« Ils vont sélectionner 10 agriculteurs volontaires du territoire représentant les différentes cultures (maraichage, arboriculture, céréalier…) pour installer des abris à chauve-souris et des nichoirs à mésanges » explique Anaïs Guibert. « 400 nichoirs à mésanges et une vingtaine d’abris à chauve-souris vont être fabriqués dans le cadre de nos ateliers d’insertion et seront installés à l’automne prochain. Mais il ne s’agit pas que d’installer ces nichoirs : le projet contient également un volet accompagnement à la pratique pour les agriculteurs, » souligne Anaïs.
L’objectif du projet est double. Une évaluation est prévue pour quantifier le retour des oiseaux insectivores et l’impact sur la biodiversité. Ceux-ci peuvent limiter les cycles de pullulation des insectes ravageurs et réduire leur intensité. Ils permettent ainsi à ces prédateurs spécialisés que sont la mésange et la chauve-souris de venir à bout des ravageurs, comme les carpocapses, des parasites que l’on retrouve dans les exploitations du Périgord.
Il s’agira de voir si ce procédé est vraiment rentable et efficace face à des produits phytosanitaires, « et également de sensibiliser les agriculteurs à de nouvelles pratiques avec des experts naturalistes. Mais ce projet est avant tout le début d’un dialogue entre le monde agricole et les riverains. Nous allons proposer des ateliers dans les écoles pour expliquer et décrypter le travail des agriculteurs, assister les enseignants dans un parcours pédagogique relatif à la nécessaire relation apaisée entre agriculteurs et populations, » détaille Anaïs. Les ateliers commenceront au printemps.