Près de cinq mois après la diffusion de l’enquête de Cash Investigation sur France télévisions, sur l’usage des pesticides en France, la situation évolue en Gironde, département souvent pointé du doigt. A l’occasion du Biotope Festival, organisé du 28 au 30 juin 2016 par l’association Demain Saint-Emilion Environnement et Patrimoine, une table ronde a réuni plus de 100 personnes autour de cette question si sensible, laissant entrevoir une dynamique positive.
Vignerons en bio, en conventionnel, élus, riverains, médecins, œnologues, associations locales… A Saint-Emilion, la salle des Dominicains était pleine ce jeudi après-midi pour la table ronde intitulée « Pratiques viticoles et environnement ». Sur la scène étaient réunis des acteurs du monde économique viticole : Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, Antoine Petit de la Bigne, expert en biodynamie, Gilles Brianceau, directeur d’Inno’vin, une association qui vise à développer la compétitivité de la filière vitivinicole et Jean-François Galhaud, président du Conseil des vins de Saint-Emilion.
La rencontre avait pour objet de donner largement la parole aux participants pour recueillir les expériences et valoriser les pratiques. La consigne était de « s’inscrire dans l’avenir en posant des actions que l’on peut mener au cours de l’année, notamment avec les enfants, première cible des actions qu’entend mener l’association Demain Saint-Emilion Environnement et Patrimoine. ». Une fois le débat lancé, les questions qui fâchent, les réponses musclées, mais aussi celles qui font avancer ont été abordées… « En deux heures, on a mis tout le monde autour de la table. Ils ont dialogué, des choses ont été dites » explique Madina Querre, l’une des fondatrices de l’association et organisatrice du festival.
Pour elle, l’objectif a été atteint : « les gens avaient envie d’être ensemble autour de la question de l’usage de produits phytosanitaires, de trouver des alternatives. Quand l’envie est présente, les actes suivent ! ». Pour preuve, certaines actions pédagogiques ont d’ores et déjà été proposées pour l’année à venir comme la mise en place d’un petit journal écrit par les enfants sur la biodynamie, la viticulture et le principe de précaution, la mise en contact des écoles des 22 communes de la Communauté de Communes du Grand Saint-Emilionnais avec les associations désireuses d’agir localement. Il est aussi envisagé de planter des haies autour des écoles pour protéger les enfants.