Arrêter d’utiliser les produits phytosanitaires est une chose, en accepter les conséquences est une autre. Sur le Bassin d’Arcachon en Gironde, le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA) travaille sur la démarche « zéro phyto » depuis 7 ans. Regroupant les 10 communes riveraines, il a décidé de multiplier les messages et les supports de sensibilisation auprès des habitants afin de faire changer leurs perceptions sur le nouveau visage des espaces verts.
Impulsé par REPAR (réseau d’expertise et de surveillance des pesticides), cela fait sept ans que le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA) anime un programme d’actions pour abandonner l’utilisation des produits phytosanitaires dans ses espaces verts. L’embauche d’une salariée spécifiquement sur cette tâche permet de reconsidérer dans sa globalité l’entretien des parcs et autres bulles vertes des communes concernées. Une gestion saine, différenciée est désormais étendue à tous les espaces publics, comme l’exige la loi Labbé du 6 février 2014, qui a imposé le « zéro phyto » aux collectivités depuis le 1er janvier 2017.
Les 150 employés communaux du Bassin ont été formés pour délaisser pesticides, herbicides, fongicides au profit du désherbage mécanique. Un guide de bonnes pratiques pour les collectivités a été conçu à leur attention. Végétaux sauvages et herbes folles apparaissent désormais au bord d’un trottoir, entre les dalles d’une place… Une présence souvent mal acceptée des habitants. « Nos agents sont parfois interpellés et malmenés par les habitants : il était nécessaire de créer un support de communication pour expliquer notre démarche et le lien entre cette nouvelle manière de traiter l’herbe en ville et la protection de l’eau et de leur santé. A la demande de la commission environnement du SIBA, nous avons lancé une campagne d’affichage devant des lieux stratégiques pour expliquer la démarche et une vidéo grand public, relayée sur les réseaux sociaux par l’ensemble des 10 communes, pour favoriser l’appropriation des messages » explique sa directrice communication, Isabelle Laban Hecquet.
Par ailleurs, le SIBA a lancé sa marque territoriale B’A incitant les habitants et entreprises à défendre leur territoire avec des gestes simples et concrets. Ces derniers sont invités à ne plus utiliser de pesticides à travers l’affiche Les beaux jours reviennent, je fais ma B’A, je ne mets pas de pesticides. L’idée est à la fois de changer le regard porté sur la végétation spontanée en ville, de faire comprendre l’enjeu de santé publique et de faire agir les habitants en les sensibilisant au jardinage naturel. En effet, l’interdiction totale s’étend aux jardins privés le 1er janvier 2019.
Pour la 4ème année consécutive, le SIBA fait également intervenir, dans le cadre de la Semaine sans pesticides, des animateurs de la Maison de la Nature du Bassin d’Arcachon, structure du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, dans 18 classes de CM1/CM2. Les enseignants sont accompagnés dans la sensibilisation des enfants à la fragilité du plan d’eau et à l’impact des pesticides sur la qualité des eaux du Bassin. « Il s’agit de changer la perception des habitants. A nous de faire comprendre que le beau n’est pas synonyme de bien, et que les mauvaises herbes sont le signe d’une meilleure prise en compte de la qualité des eaux, notamment du bassin et de leur santé. C’est un très gros travail pédagogique et de communication que nous avons commencé mais qu’il faut continuer pour les années à venir » souligne Isabelle Laban Hecquet.
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Vidéo : www.siba-bassin-arcachon.fr/actions-environnementales