La prolifération du moustique tigre a commencé à Poitiers en 2020. Une étude initiée par la Ville de Poitiers dans deux quartiers résidentiels donne des éléments de réponse sur l’efficacité des actions de prévention autour de cet insecte.
Les 178 répondants sont des particuliers vivant dans 2 quartiers résidentiels de Poitiers. Ils ont été interrogés sur leurs connaissances, leurs attitudes et leurs pratiques pour limiter la propagation du moustique tigre.
Si l’un des quartiers a bénéficié de différentes formes de sensibilisations très ciblées (flyer, réunion publique, porte à porte) durant les trois dernières années, le second quartier n’a fait l’objet d’aucune campagne de communication spécifique. Il s’agissait de comparer, sur ces deux échantillons, la perception de la problématique, du risque santé, de l’appropriation des consignes et de recueillir les besoins en information.
Cette enquête, menée par Jeanne Lars, une étudiante en master de psychologie du comportement parcours ingénierie de l’Université de Poitiers en partenariat avec la Direction Salubrité – Santé publique de la Ville, révèle clairement que le manque de connaissances et de sensibilisation aux bonnes pratiques développe la progression du moustique tigre dans les jardins privés. Les habitants du quartier accompagnés par du porte à porte sont plus enclins au changement de comportement.
Pour Aude Thomet, en charge de la santé environnementale du CLS, si les résultats de cette évaluation autour de ces deux échantillonnages étaient plutôt attendus, ils permettent d’aller plus loin dans la construction d’une stratégie : « L’étude servira à appuyer à l’aide d’éléments probants une stratégie de prévention efficace auprès des administrés. La question de la non démoustication par la collectivité est un leitmotiv perçu chez les répondants comme la seule issue possible. On sait bien que ce n’est pas une solution, qu’elle est peu efficace sur le long terme. Il apparaît que la solution la plus efficace pour que les individus mettent en place des comportements et des gestes de protection soient des campagnes d’informations et des campagnes éducatives. Le porte-à-porte permet : de transmettre des connaissances pour comprendre pourquoi, par exemple, il faut vider les eaux stagnantes après chaque pluie, ou tous les deux/trois jours ; et de montrer comment, par exemple, reconnaître un gîte larvaire, couvrir hermétiquement un récupérateur d’eau, directement au domicile de la personne. Grâce à ces deux axes, l’apprentissage est facilité et il y a d’autant plus de chance que les gestes continuent d’être réalisés par la suite. »
A noter que le réseau GRAINE Nouvelle-Aquitaine, avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, a initié depuis trois ans un travail de mutualisation de la ressource pédagogique sur ce thème pour répondre aux besoins de sensibilisation des publics. Certaines actions intéressantes sont mise en valeur sous forme de fiches de retour d’expérience. Ce recensement et les fiches RETEX sont accessibles sur le site de l’ARS.
Un groupe de travail Graine/ARS a conçu également des fiches techniques destinées aux élus et techniciens des communes impactées par la présence du moustique tigre. Il existe notamment une fiche technique sur le sujet du porte à porte, accompagné d’une fiche « Questions Réponses », bien utile pour répondre aux interrogations récurrentes des habitants.
Tous ces outils sont téléchargeables sur la page moustique tigre du site du Graine Nouvelle Aquitaine.
