La ville de Bayonne a lancé un appel au volontariat pour mener des actions de prévention dans la lutte contre le moustique tigre. Une quarantaine d’habitants a été recrutée et va participer à une formation pour savoir identifier un gîte larvaire, lieu de développement du moustique tigre. Leur mission : informer leurs voisins et les sensibiliser aux gestes de prévention.
En Nouvelle Aquitaine, cette stratégie de mobilisation sociale, baptisée brigade du tigre ou ambassadeur, existe déjà à Périgueux (24), Lescar (64), Pau (64), Brive (19) ou encore Pessac (33). L’idée ? Créer un réseau de personnes ressources pour lutter efficacement contre la prolifération du nuisible. « L’objectif est d’apporter une réponse collective à la régulation de la population de cet insecte afin de réduire sa nuisance, en complément des nombreuses actions déjà engagées par la Ville auprès de ses services » explique-t-on à la Mairie de Bayonne.
Les zones prioritaires et les lieux sensibles tels que : crèches, écoles maternelles et primaires, cimetières, parcs et jardins, complexes sportifs, jardins familiaux… sont déjà identifiés et mis sous surveillance par les services municipaux, formés par la Société Altopictus, spécialisée dans la lutte antivectorielle. Restait à mobiliser les habitants. Car le jardin, c’est précisément l’endroit rêvé pour le moustique tigre. 80 % des lieux de ponte se situent sur le domaine privé.
Suite au communiqué de la ville de Bayonne, une quarantaine d’habitants au total s’est manifestée. Ces futurs ambassadeurs vont participer à des formations encadrées. Ils recevront des précisions sur les conditions qui favorisent la prolifération du moustique et des connaissances sur les méthodes de lutte. Ils pourront ainsi sensibiliser leur voisinage aux gestes de prévention. Enfin, ils deviendront un relais essentiel afin de mieux connaitre les situations et les difficultés dans les quartiers.
La formation se décline en deux temps et par petits groupes : une partie connaissance sur la biologie du moustique, le mode de transmission de la maladie à l’homme, la reproduction du moustique et une partie sur le terrain de reconnaissance visuelle des larves, et des lieux de développement du moustique tigre (Aedes albopictus).
Pour Charles Tizon, directeur d’Altopictus, cette formation est importante. D’une part, elle permet de tordre le cou aux idées reçues et de lever les incompréhensions sur l’action des pouvoirs publics : « La solution doit être collective, puisque la lutte est efficace à l’échelle du quartier, c’est un travail de longue haleine qu’initie la Mairie. » Car c’est bien dans la proximité que la bataille contre le moustique tigre peut se gagner. Sachant que son rayon d’action n’est que de 150 mètres, une bonne coordination entre voisins peut limiter les désagréments.
D’autre part, pour Charles Tizon, cette formation « permet de légitimer l’action des citoyens. C’est difficile parfois de toquer chez son voisin pour lui dire de faire attention aux eaux stagnantes. Cela est parfois perçu négativement puisque ça touche à la salubrité, à notre capacité à entretenir la maison. Par ailleurs souvent il y a un report de responsabilité: « ma maison est bien rangée… le problème ce ne sont pas mes deux arrosoirs mais l’Adour… ». Cette formation permet d’argumenter et de légitimer l’action. On y aborde par exemple le principe du Nudge ou comment influencer sans contraindre. »
Le combat contre le tigre comme belle leçon de vie…
Lien vers la page Moustique Tigre de la ville de Bayonne.
Lien vers le site d’altopictus