Allergènes, polluants domestiques à l’intérieur des maisons, des bureaux, des salles de classe, des crèches… faut-il s’interroger sur les impacts des nouveaux bâtiments confrontés au défi de la sobriété énergétique ? Quelles conséquences sur la santé et quelles méthodes pour y remédier ? Trois intervenants ont permis d’explorer certaines pistes sur la thématique « Environnement intérieur et santé » le 9 octobre 2020 lors d’un webinaire dans le cadre des séances plénières de l’Observatoire Régional Santé-environnement Nouvelle-Aquitaine.
Afin de maintenir et d’adapter ses séances plénières à la situation sanitaire, l’Observatoire Régional Santé-environnement Nouvelle-Aquitaine a proposé un webinaire Environnement intérieur et santé, d’autant plus d’actualité dans ces périodes de confinement. Car si nous passons en moyenne 16h10 par jour dans des endroits clos (travail, domicile, établissement scolaire…), on peut imaginer que la durée s’est accrue en temps de pandémie… Ces enjeux sanitaires ne sont pas à négliger : des études ont démontré un effet de la qualité de notre air intérieur sur la qualité de la concentration et le bien-être. Une mauvaise qualité peut, au contraire, favoriser l’émergence de symptômes tels que maux de tête, fatigue, irritation des yeux, du nez, de la gorge et de la peau, vertiges ainsi que les manifestations allergiques et l’asthme. Il faut que la vigilance en matière de QAI devienne un réflexe.
D’abord, Corinne Mandin, ingénieure au sein du département Energie, Santé, Environnement du CSTB, Centre scientifique et technique du bâtiment, a rappelé que « le coût sanitaire dû à une mauvaise qualité de l’air intérieur a été chiffré par l’ANSES à 19 milliards d’euros/an en France. » Alors que le Plan de rénovation énergétique fixe des objectifs ambitieux pour la filière du bâtiment en matière de performance thermique, Corinne Mandin a également souligné l’importance des systèmes d’aération. Même si de nombreux référentiels du bâtiment intègrent les enjeux de la QAI, les sources de pollution à l’intérieur des espaces clos sont nombreuses et complexes à caractériser et évaluer, notamment avec l’évolution de nouveaux usages (comme le mercure dans les ampoules basse consommation). En matière de pollution de l’air intérieur, on peut s’interroger sur la part de pollution qui revient aux occupants, et celle qui échoit au bâtiment lui-même. Des études en cours ont été résumées par Corinne Mandin, notamment celle d’une équipe danoise qui a découvert une nouvelle voie d’exposition aux phtalates (présents dans les sols en plastique souple comme le PVC), l’absorption par la peau à partir de l’air. Puis, Camille Chotard, chargée de mission Développement Durable du Département de la Dordogne a pris la relève pour témoigner de la démarche de sa collectivité, au sein du service de Protection maternelle et infantile, le nettoyage sain et les différentes étapes pour aboutir au changement. Enfin, Anne Lafourcade, ingénieure chimiste de l’agence Alicse, a ensuite présenté des méthodologies et ressources dans le cadre de la stratégie régionale petite enfance de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine (Programme SAFE-LI, guide Recocrèches et guide Bâti Reno). « Le webinaire a réuni 93 participants, représentant l’ensemble de la région et des institutions liées à cette thématique. Ce format à distance a permis des questions écrites et des réactions des participants sur des projets de lois, des formations, des accompagnements techniques sur des marchés publics, le déploiement de méthodes… » résume Simon Leproux, l’animateur des débats et chargé de mission au sein de l’ORSE Nouvelle-Aquitaine.
La vidéo est disponible en replay ici : youtu.be/8M32d6zedxA
