L’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique est une association nationale scientifique et experte qui œuvre, depuis plus de 50 ans, pour une meilleure diffusion de la connaissance des phénomènes de pollution atmosphérique et de leurs effets sur la santé et l’environnement. Elle entend aussi, dans le domaine de la prévention, passer de la connaissance à l’action. Elle s’intéresse de près à la Qualité de l’Air Intérieur. Portrait avec Isabelle Roussel, sa présidente.
Londres, hiver 1952 : un épais brouillard s’installe au-dessus de la ville. L’air ne circule plus, saturé de fortes quantités d’oxydes de soufre issues de la combustion du charbon provoquant la mort de 4 000 personnes. Durant les années qui ont suivi le grand smog, a émergé une plus grande prise de conscience politique et publique. C’est en 1958 que l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA) se crée, s’inscrivant dans l’histoire de la mesure et de la régulation de la pollution de l’air en France. « Cette vieille dame s’est crée autour d’un réseau de médecins qui, pour avoir une meilleure connaissance des impacts de la pollution, ont initié les premiers réseaux de mesure y compris à Bordeaux » souligne Isabelle Roussel. Reconnue d’utilité publique depuis 1961, l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique constitue aujourd’hui une plate-forme de concertation et d’échanges entre les différents acteurs de la qualité de l’air (scientifiques, professionnels de la santé ou de l’environnement, acteurs économiques, élus, organisations de consommateurs…). Ses activités se situent à l’intersection des domaines de l’environnement et de la santé publique. L’association a notamment pour mission de coordonner et réaliser des études et programmes de recherche sur la pollution atmosphérique et ses effets sur la santé humaine et l’environnement. Elle mobilise à cet effet un réseau de chercheurs issus de disciplines variées (chimie, éco-toxicologie, épidémiologie, sciences humaines et sociales…) pour que les informations soient le plus transversales possibles. Elle assure également un transfert des connaissances vers les professionnels et le grand public, notamment par la réalisation de formations, par l’organisation de colloques, de conférences ou de forums, ou encore par le biais de son site internet et de ses différentes publications, notamment la revue « Pollution Atmosphérique », unique revue scientifique traitant du sujet en France, dirigée par Isabelle Roussel, climatologue de formation.
Une mobilisation forte sur la qualité de l’air intérieur
C’est à travers trois missions que l’APPA se mobilise sur les questions relatives à la QAI : recherches et études (notamment sur la relation confort thermique/isolation) ; Accompagnement et formation dont un des axes actuels est la sensibilisation à la QAI dans les ERP suite aux nouvelles réglementations et la promotion des CMEI ; Diffusion de l’information : « Nous pouvons mettre à disposition des collectivités et porteurs de projets sur les thématiques santé, environnement, développement durable, un grand nombre d’outils pédagogiques que nous collectons ou contribuons à créer, comme la mallette pédagogique « Justin peu d’air ». Nous essayons de mutualiser les outils et de partager les expériences » insiste Isabelle Roussel.
Un projet de plateforme générale sur la QAI
« Nous avons en projet de mutualiser nos plateformes consacrées à la QAI à travers différents portails : CO, périnatalité, CMEI….. Il en existe déjà dans le Nord Pas de Calais, en Alsace, à Marseille et nous souhaitons mettre en place une plateforme de référence sur la QAI. La pollution, c’est l’affaire de tous : on ne peut pas agir sans changer les comportements et la prévention se nourrit des expériences et des initiatives des autres. Le champ de la QAI est très transversal : il rejoint de nombreuses questions autour des choix énergétiques, de la ventilation, mais aussi des inégalités environnementales… Concilier Qualité de l’Air Intérieur avec isolation fait parti des grands enjeux de demain, sans oublier l’appropriation des nouvelles technologies (ventilation double flux par exemple). A travers la QAI émerge une conscience de l’air du local au global ».
Quoi de neuf en Aquitaine ?
« Nous avons un adhérent, Gérard Sellam, responsable d’un bureau d’étude CertifAir, qui se mobilise actuellement pour relancer un comité APPA qui a été très actif autrefois et qui est en veille depuis quelque temps. Nous souhaiterions relancer l’activité régionale autour de la question de la QAI en espérant associer l’Aquitaine à nos différentes plateformes. »