Association d’éducation au développement durable dans les Pyrénées-Atlantiques, Ecocène propose aux écoles élémentaires des cycles d’animation sur les nuisances sonores et la qualité de l’air intérieur. Nous avons suivi une de leurs interventions dans une classe de CM1-CM2 à Escoubès, lors d’une séquence bien particulière : une chasse, non pas au trésor, mais aux polluants intérieurs… Rencontre avec Betty Dufour, animatrice à Ecocène.
Financés par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, la Fondation Léa Nature et la MGEN, l’association Ecocène propose gratuitement aux écoles de son territoire des ateliers de sensibilisation aux pollutions à l’école. Ce sont principalement les élèves de cycle 3 qui sont visés (CM1-CM2). « 10 interventions porteront sur les pollutions sonores et 10 autres sur les polluants intérieurs. L’idée est de faire comprendre que ces nuisances peuvent avoir un impact sur la santé humaine mais peuvent aussi être atténuées avec des solutions faciles à mettre en place » précise Betty Dufour, animatrice de l’association, avant de détailler le contenu pédagogique de ces animations. « Ces cycles sont composés de trois séquences de 2 heures qui alternent apports de connaissances scientifiques, visite de terrain, débat et réflexion pour trouver des solutions. Nous mettons en place une dynamique concertée et participative pour impliquer concrètement l’ensemble des acteurs de l’école ». Et les enjeux sont en effet partagés par le directeur de l’école d’Escoubès, également professeur des écoles : « nous passons le plus clair de notre temps dans une salle de classe et on n’imagine pas l’importance de cette pollution. Pour nous, l’intervention d’Ecocène est intéressante à plusieurs niveaux. D’une part, elle s’accorde parfaitement avec nos objectifs pédagogiques que ce soit en sciences, production d’écrits, citoyenneté… et surtout, il s’agit d’une prise de conscience et d’imaginer ensemble des solutions ».
La chasse aux polluants
Pour cette deuxième séquence, il s’agit d’enquêter au sein de l’école pour traquer les différents polluants classés en 3 groupes : physiques, biologiques et chimiques. A l’aide d’un questionnaire, les élèves passent au crible tous les recoins de leur classe, traquent les logos sur leurs tubes de colle, les feutres, les produits d’entretien, observent les poussières, ouvrent les placards, cherchent les sources indirectes de pollution comme les revêtements de sols ou de mobilier en bois collé. Ils doivent ensuite choisir les 10 sources de pollution de l’air qui sont particulièrement présentes dans leur école et les évaluer avec des critères d’importance. « C’est cet état des lieux qui permettra de construire la dernière séance et de proposer des solutions alternatives. Dans le livret que nous leur remettons, ils devront imaginer 5 actions pour limiter la pollution de l’air dans leur école. Il s’agit d’élaborer un plan d’action durable et opérationnel. En fin d’année scolaire, nous contacterons toutes les écoles pour savoir si elles ont réussi à tenir leurs engagements et identifier les freins ou au contraire ce qui fonctionne bien. L’ARS nous a également sollicités pour publier un cahier d’expériences avec toutes les écoles et les pistes d’actions. Ce document sera disponible en fin d’année 2019 » précise Betty Dufour, avant de préciser que 220 élèves sont déjà sensibilisés à ce jour.