Adieu serpillière, eau de javel, effluves de pin et éponge qui gratte. Au Département de Lot-et-Garonne, place aux nettoyants éco-labellisés et à la lingette microfibre devenue la star ménagère des lieux, capable de quasiment tout nettoyer sans avoir besoin d’aucune molécule chimique. Baisse du coût, efficacité équivalente, santé des agents préservée : l’entretien écologique, c’est possible. Démonstration et mode d’emploi avec le Département.
3 ans pour changer de méthode
Au Conseil Départemental de Lot-et-Garonne (voir Département de Lot-et-Garonne), il a fallu trois ans pour changer la méthode et les habitudes. Après un audit réalisé en 2010, puis l’élaboration du projet de réorganisation, en concertation avec le personnel, un appel d’offre pour les nouveaux produits, une dernière étape clé aura été nécessaire : la formation, pour combattre les idées reçues et permettre à l’ensemble des agents dédiés à l’entretien des locaux d’adhérer au projet. La formation visait donc à convaincre de la nécessité de changer les habitudes par rapport aux questions de santé, d’environnement et de travailler autrement… pour les 25 sites, soit 27 000 m2 à entretenir.
Participation et accompagnement
« L’atteinte des objectifs fixés reposait sur la participation des agents et leur accompagnement tout au long du processus. Un comité de pilotage, composé de la mission hygiène et sécurité, du médecin de prévention, de représentants du personnel et d’agents du service d’entretien, a validé les différents axes de la réorganisation. La formation de tous les agents d’entretien, avant la mise en œuvre, a porté sur l’ensemble des aspects de la réorganisation. Un coordonnateur technique a également été recruté spécialement. Un suivi organisationnel technique et humain a permis d’accompagner les agents dans leurs changements de pratiques et de les aider à s’approprier les protocoles et les nouveaux matériels de nettoyage » précise Marie-France Salles, vice-présidente du Département en charge des Ressources humaines et du Dialogue social.
La santé environnementale comme motivation
Des sessions de formation spécifiques ont ainsi été organisées avec le Centre national de la fonction publique territoriale – CNFPT, à l’attention des 35 agents d’entretien (programme de formation co-construit par le Département et le CNFPT), désormais convertis. « L’argument santé-environnement a été la principale motivation des agents. Changements d’horaires, nouveau matériel, nouvelles méthodes avaient un objectif d’efficacité mais surtout de santé » renchérit l’élue. Le processus est aujourd’hui abouti, avec 35% de produits de nettoyage éco labellisés. Ajoutons qu’économiquement, l’opération est plutôt positive. Le budget consacré aux achats de produits chimiques de nettoyage a baissé de 50 % entre 2011 et 2013, exclusivement grâce à la diminution de consommation de produits pour le nettoyage des locaux.