C’est à cette question que les habitants vivant sur les territoires des contrats locaux de santé (CLS) d’Aubusson-Felletin, Bourganeuf-Royère et Haute-Corrèze ont pu répondre. Menée par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine en Creuse et Corrèze, une campagne de prévention, de sensibilisation et de mesures a été lancée en 2014-2015. Explications sur cette action expérimentale avec Yves Duchez, ingénieur et responsable du Pôle Santé Publique et Environnementale de la délégation départementale de la Creuse, à l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
Pourquoi une campagne sur le radon ?
Notre territoire fait partie des 31 départements les plus concernés par ce risque, c’est pourquoi nous avons lancé cette campagne incitative de mesure dans l’habitat. Actuellement en France, il n’existe actuellement pas de limite réglementaire applicable aux habitations, contrairement aux établissements recevant du public (ERP). Le radon peut s’accumuler dans l’habitat et poser des problèmes de santé. En effet, depuis 1997, il est classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérigène pour le poumon. En ex-Limousin, la réduction de l’exposition des populations au radon constituait une mesure particulière du Plan Régional Santé Environnement.
Comment avez-vous organisé cette action ?
Au-delà des volets de sensibilisation et d’information à l’adresse du public, des professionnels de santé et des élus, nous avons proposé aux habitants des territoires couverts par un Contrat Local de Santé de mesurer le radon dans leur domicile. 1 500 dosimètres ont été mis gratuitement à la disposition du public des deux départements, par l’intermédiaire des mairies et des pharmacies. Pendant l’hiver 2014-2015, la mesure s’est effectuée sur une période de deux mois dans les conditions habituelles d’occupation du logement. Le CPIE de Corrèze et le CPIE des Pays Creusois, missionnés pour la mise en œuvre de ce programme, ont ensuite envoyé les dosimètres dans un laboratoire pour analyse. Puis nous avons adressé un courrier personnalisé à chaque participant, avec des conseils adaptés suivant les concentrations observées en radon. Pour les valeurs les plus élevées, des diagnostics de bâtiments ont été proposés gratuitement par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Nouvelle-Aquitaine aux particuliers qui le souhaitaient.
La campagne est aujourd’hui terminée, quel en est le bilan ?
Côté sensibilisation, c’est une réussite. Les pharmacies ont rempli leur mission d’information et de distribution dans ce cadre expérimental. Plus de 1100 mesures ont été recueillies. Aujourd’hui, nous sommes encore dans l’accompagnement. Dans le cas de diagnostics avec une concentration élevée de radon, nous attendons les résultats des mesures de recontrôle du radon, afin d’évaluer l’efficacité des travaux de remédiation engagés par les habitants. La présentation d’un bilan du programme est prévue pour novembre 2016, ce qui permettra d’envisager un nouveau mode d’action.
