Depuis le début de sa prolifération en 2021, la microalgue tropicale Ostreopsis fait l’objet d’un suivi scientifique sur le littoral basque. Des mesures de sensibilisation des usagers ont été mises en place en raison de son impact sanitaire. Les algues vertes sont également observées de près. Etat des lieux.
“L’Ostreopsis est une algue tropicale invasive invisible à l’œil nu, elle n’est pas présente naturellement sur la côte basque, ni sur l’ensemble de la façade atlantique. Elle a probablement été amenée par les eaux de ballast de bateaux” détaille Caroline Sarrade, directrice Littoral et Milieux naturels à la Communauté d’Agglomération du Pays Basque. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a détecté sa présence dès 2018, mais à l’échelle de quelques cellules. C’est en 2021 que sa prolifération a commencé, particulièrement en période estivale, lorsque l’eau est plus chaude et qu’il y a peu de houle, conditions idéales pour qu’elle puisse se poser sur les rochers ou sur des macroalgues, et se développer.
“Nous avons eu des retours d’usagers de la plage qui présentaient des symptômes grippaux, avec des maux de tête, de la fièvre, des problèmes de respiration, également des démangeaisons. Nous avons alors pris contact avec les services sanitaires de l’ARS et le centre anti-poison, et nous avons effectué des prélèvements qui ont révélé la présence importante de cette algue.” Un contrat de recherche a été établi entre la Communauté d’Agglomération du Pays Basque, l’Ifremer et Rivages Pro-Tech, cofinancé par l’ARS, ainsi que l’Agence de l’Eau Adour-Garonne. Objectif : un suivi scientifique à l’année et une identification de seuils d’alerte, notamment pour l’été, en attendant l’établissement de seuils de gestion réglementaires, toujours en cours de discussion au ministère de la Santé.
Avant l’identification du phénomène, Le Contrat Local de Santé avait déjà rédigé une fiche action sur la gestion de la qualité de l’eau et l’usage de la baignade, avec la volonté de réunir autour de la table l’ARS, les associations locales, les partenaires techniques et la communauté d’agglomération. Ce groupe de travail a depuis intégré l’enjeu de l’Ostreopsis dans ses travaux. “Pour la sensibilisation des usagers, dès 2021 nous avons travaillé avec l’ARS qui a produit des affichettes diffusées sur les plages pour expliquer ce qu’est l’Ostreopsis, les conséquences de sa présence sur la santé humaine et les bons gestes à avoir. Notre application Kalilo permet aussi d’informer sur la présence de la microalgue. Les niveaux de concentration sont mentionnés sur le site web de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque.”
Concernant la présence d’algues vertes, l’élaboration d’un programme de suivi mené avec l’Ifremer et l’université est en cours de finalisation. Rien de comparable avec la situation en Bretagne, même si des usagers et des associations rapportent que les algues vertes sont plus nombreuses depuis trois ans et qu’elles sont présentes sur des périodes plus longues qu’habituellement. Des constats remontés au Schéma d’Aménagement de Gestion des Eaux (SAGE) et au Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) territorial.
“Le site Natura 2000, que nous gérons en mer et sur le littoral, est aussi une porte d’entrée pour ces observations » précise Caroline Sarrade. « Nous nous sommes rapprochés des scientifiques pour savoir dans quelle mesure les algues vertes étaient présentes en plus grande quantité, et s’il y avait un dérèglement de leur développement.”
Plus d’infos sur le site de la Communauté d’agglomération du pays basque