La presse vante la consommation des eaux embouteillées et leurs objectifs de pureté. A quels contrôles sont-elles soumises ? Comment sont traqués les micro-polluants indésirables ? Des dispositions techniques encadrent le contrôle sanitaire des eaux conditionnées. Explications avec Patrick Bonilla, ingénieur d’Etudes Sanitaires à la Délégation territoriale des Pyrénées-Atlantiques, de l’Agence Régionale de Santé.
Qu’entend-on par eaux conditionnées ?
Les eaux conditionnées regroupent les eaux minérales naturelles, les eaux de source et les eaux rendues potables par traitement. Il existe des réglementations communes mais aussi des spécificités pour chacune d’entre elles. Par exemple, les eaux minérales répondent à des normes qui leur sont propres et qui sont différentes de celles appliquées aux eaux de source et aux eaux rendues potables par traitement. Et, au niveau de l’étiquetage, certaines mentions évoquant la composition et la teneur en minéraux sont obligatoires.
Que comprend le contrôle sanitaire effectué par l’Agence Régionale de Santé ?
Le contrôle sanitaire s’étend du captage à la bouteille avec l’inspection des captages, le contrôle des mesures de sécurité sanitaire mises en œuvre par l’exploitant et la réalisation d’un programme d’analyses de la qualité de l’eau avant le conditionnement et sur la bouteille fermée. La fréquence des contrôles est basée sur le volume produit qui, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, se traduit par une visite mensuelle par l’ARS. L’exploitant responsable de la production, du conditionnement et de la distribution de ces eaux, réalise également des analyses quotidiennes dans le cadre de sa surveillance qualité et doit signaler à l’ARS toute anomalie qu’il aurait constatée. L’ARS est également chargée d’instruire les demandes d’autorisation d’exploiter.
Quels sont les acteurs des Pyrénées-Atlantiques ?
Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, il existe une seule usine d’embouteillage, la société des eaux minérales d’Ogeu, qui produit une eau minérale naturellement gazeuse, une eau minérale plate et une eau de source. En 2013, la société a produit pas moins de 480 000 bonbonnes de 18,9 litres d’eau de source, 25 millions de bouteilles d’eau minérale gazeuse de 1,5 litres ainsi que 55 millions de bouteilles d’eau de sources et 12 millions de bouteilles d’eau minérale plate de différentes tailles.
Que se passe-t-il en cas de non conformité ?
En cas de découverte et signalement, par le laboratoire agréé, de la présence anormale de micro-organismes dans un échantillon d’eau prélevé dans le cadre du contrôle sanitaire, nous lançons immédiatement un nouveau prélèvement de plusieurs échantillons de la même production afin de confirmer ou non la contamination. Les résultats non conformes font l’objet de suites administratives : procédures de retrait ou de rappel du ou des lots concernés, mises en demeure, etc.