Eaux

La pollution au cadmium diminue dans la rivière Lot

Publié le 30 Janvier 2015
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Schéma-EPOC-Cadmium Lot-Garonne

Dans les années 70, les « Inventaires Nationaux de la Pollution » mettaient en évidence la contamination du Lot par le cadmium. Dix ans plus tard, l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) révélait l’existence de concentrations très élevées dans les coquillages sauvages de l’estuaire. Ceci a entraîné, en 1996, l’interdiction de toute production ou tout ramassage de coquillages sur les rives de la Gironde. Histoire d’une dépollution progressive avec Philippe Thiébaut, chargé d’étude au service connaissance et planification de l’Agence de l’eau Adour Garonne.

Quelles sont les origines de cette pollution au cadmium dans la rivière Lot ?

La source de pollution se situe à 400 kilomètres de l’estuaire de la Gironde, sur les rives du Riou-Mort, au cœur de l’Aveyron. Pendant près de 130 ans, l’usine de l’Union minière de Viviez a vécu au rythme du traitement de minerai de zinc. Son extraction et sa purification ont entraîné une production de 10 000 tonnes de cadmium, stockées dans des crassiers à proximité de l’usine. Ce sont leurs lessivages par les eaux de pluies qui ont contaminé le continuum Lot-Garonne-Gironde, jusqu’aux parcs à huîtres de l’estuaire de la Gironde et de Marennes-d’Oléron.

Quelles mesures ont été prises ?

Dès 1990, des réseaux de mesures sont mis en place sur le Lot, la Garonne et à l’aval du site minier. En 2001, la teneur maximale autorisée en cadmium dans les coquillages propres à la consommation est divisée par deux. Mais cet abaissement pose un réel problème pour la commercialisation des huîtres de Marennes-Oléron, qui présentent des concentrations très proches du nouveau seuil de consommation. En 2002, l’Agence de l’eau Adour-Garonne a lancé l’opération « Défi Cadmium » pour améliorer l’état des connaissances de cette pollution, avec comme objectif d’apporter des solutions.

L’entreprise a-t-elle aussi adopté des changements?

Oui, l’entreprise UMICORE a entrepris des travaux de remédiation pour diminuer les apports de cadmium en milieu naturel : l’excavation de près d’1 million de m3 de gravats contaminés, pour le traitement et le confinement dans un site hermétique sont toujours en cours aujourd’hui.

Quel est le bilan aujourd’hui ?

Depuis l’arrêt de production du site industriel et le début de sa remédiation, les quantités de cadmium expulsées dans le milieu naturel ont très nettement diminué. Une journée a d’ailleurs été organisée pour présenter ce bilan à de nombreux partenaires, à Agen, le 16 octobre 2014.

www.oieau.org

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